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Le soleil n'attend pas qu'on le prie pour faire part de sa chaleur et de sa lumière : fais de même.
Voilà un évangile qui fait éclater nos conceptions trop humaines et qui nous invite à entrer dans la logique de Dieu.
Nos idées trop humaines explosent, car nous avons du mal à mettre ensemble les notions d’amour et de commandement. Dans nos têtes, souvent, l’amour, c’est le royaume de la liberté, de l’épanouissement, de la gratuité, du don. Alors que le commandement, c’est le domaine de la loi, de la norme, de l’obligation, de l’opposition à la liberté. Obéir à un commandement, c’est, pense-t-on, se soumettre à quelque chose d’extérieur. Alors que l’amour est tout intérieur : il provient des profondeurs de notre âme, de l’intime de notre cœur.
Alors comment comprendre cette phrase de Jésus : Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ? Au fond, comment comprendre que l’on puisse parler d’un « commandement d’amour » ?
Une manière de répondre, c’est de voir les choses du point de vue de la charité, qui est la plénitude de la loi : « Fruit de l’Esprit et plénitude de la loi, la charité garde les commandements de Dieu et de son Christ : “Demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour” (Jn 15, 9-10. Cf. Mt 22, 40 ; Rm 13, 8-10) » (Catéchisme de l’Église catholique, no 1824). Fondamentalement, la loi est au service de la charité, de l’amour. Obéir aux commandements divins, obéir aux commandements de l’Église, ce n’est rien d’autre que suivre le bon chemin pour aimer ; ce n’est rien d’autre que prendre l’autoroute vers la charité.
Mais y arrivons-nous ? Pas vraiment, si l’on est sincère. Car bien souvent, nous comptons sur nos propres forces. C’est oublier que l’amour de Dieu, la grâce nous a d’abord été donnée. Nous ne pouvons imiter et revivre l’amour de Jésus par nos seules forces. Et Dieu le sait, qui nous a d’abord donné sa grâce. Ce don du Christ, c’est son Esprit : l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (Rm 5, 5).
Saint Augustin a des paroles éclairantes à ce sujet, qui donnent la clé de l’évangile de ce jour : « Est-ce l’amour qui fait observer les commandements, ou bien est-ce l’observance des commandements qui fait naître l’amour ? » Et il répond : « Mais qui doute que l’amour précède l’observance ? De fait, celui qui n’aime pas n’a pas de raison d’observer les commandements » (In Iohannis Evangelium Tractatus, 82, 3). Ou encore : « La Loi a donc été donnée pour que l’on demande la grâce ; la grâce a été donnée pour que l’on remplisse les obligations de la Loi » (De spiritu et littera, 19, 34).
Alors prenons quelques instants, quelques minutes, pour remercier le Seigneur du don qu’il nous a fait, pour voir quels commandements nous sont encore difficiles pour demeurer dans son amour, et pour lui demander sa grâce, certains qu’il nous a déjà devancés.