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La vraie joie est d'abord intérieure. Elle est reconnaissance. Elle est action de grâce.
Il est assez fréquent d’entendre des Catholiques se plaindre de la manière dont l’Église et les croyants sont traités dans notre monde actuel. Souvent également se profile la nostalgie d’un bon vieux temps, d’autant meilleur qu’il n’est pas le nôtre, et qui relève davantage du rêve que de la réalité.
Qu’on pense aux Actes des apôtres que nous aurons lu durant tout ce temps pascal et on en sera vite convaincu. Il y est question de persécutions, de prison, de flagellation et autres douceurs !
Quelle naïveté d’ailleurs à penser que tous devraient nous applaudir. Jésus ne nous avait-il pas prévenu ? Si on m’a persécuté, on vous persécutera vous aussi. (…) Le serviteur n’est pas au-dessus de son maître. (…) Dans le monde vous avez à souffrir.
Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que notre monde qui est en grande partie gouverné par l’argent, le plaisir et la vie facile… soit plutôt rétif au message de l’Évangile qui exalte le don de soi, l’abnégation, le détachement… Tant qu’on parle d’amour, tout le monde est content mais lorsqu’il est question de l’Amour qui consiste à perdre sa vie pour les autres, ce n’est plus le même enthousiasme. Sans oublier l’influence du démon fort habile à souffler sur les braises de l’égoïsme, de l’orgueil… qui crépitent hélas au fond de nos cœurs. Donc, c’est un fait, le mal est à l’œuvre.
Oui, mais Dieu aussi est à l’œuvre et Jésus nous le dit : Courage, moi je suis vainqueur du monde. La résurrection du Christ que nous venons de célébrer tout le long de ce temps pascal est bien la victoire de Dieu sur les forces du mal et de la mort. « Il est vraiment ressuscité », chantons-nous. Pourtant, au matin de Pâques, c’est dans la simplicité et non la gloire des trompettes, que le Christ s’est manifesté. Il est comme un levain, ce levain qu’il nous demande d’être en même temps que la lumière du monde.
Et c’est là que la vertu d’espérance rentre en jeu. Il est si facile de se laisser obnubiler par ce qui ne va pas plutôt que de contempler l’action de Dieu qui déjà triomphe du péché et du mal. Ainsi, alors qu’on n’arrête pas de nous rabattre les oreilles des églises qui se vident, voilà que le nombre de catéchumènes explose.
L’espérance chrétienne n’est certes pas la croyance naïve que tout s’arrangera par miracle. L’espérance chrétienne est celle du retour glorieux du Christ à la fin des temps. C’est la certitude que les jours du mal sont comptés et qu’à la fin viendront les Cieux nouveaux, la Terre nouvelle. L’espérance chrétienne c’est aussi la conviction que l’Esprit-Saint nous est donné pour être fidèles et tenir notre place de chrétien dans ce monde.
Dans l’évangile de ce jour, Jésus annonce aux apôtres leur débandade lors de la Passion. Ils n’étaient pas bien courageux… et pourtant ils signeront de leur sang leur amour pour le Christ. Ce que l’Esprit-Saint a réalisé en eux, pourquoi ne pas croire qu’il puisse le faire en nous ? Il n’est pas toujours facile d’être disciples du Christ, mais avec sa grâce on peut tout. Comme le disait saint Charles de Foucauld, « Dieu est le maître de l’impossible. »