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Un catholique sans prière ? ... C'est comme un soldat sans armes.
De cette rencontre avec un homme riche qui pose la question essentielle de ce qu’il faut pour avoir la Vie éternelle, Jésus semble répondre par l’exigence de la pauvreté. La pauvreté serait cette condition primordiale pour entrer dans le Royaume. Cette vérité traverse l’Évangile comme un écho de la première Béatitude : Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux. (Mt 5, 3). Si je ne suis pas pauvre, comme Jésus me le demande, je ne peux pas recevoir le Royaume parce que je n’ai pas l’espace pour l’accueillir : je suis suffisant de la richesse qui, finalement, m’encombre.
Mais qu’est-ce que cette pauvreté dont Jésus nous parle ? Comment répondre à cette condition que me donne le Christ ?
Tout d’abord, il s’agit de reconnaitre que Dieu est Dieu, c’est-à-dire savoir se mettre à genoux devant Lui, cette attitude corporelle qui traduit l’adoration que mon cœur réserve à Dieu seul. C’est ce que fait l’homme riche de l’Évangile qui vient se jeter aux genoux du Christ et l’appelle Bon Maître ; et Jésus de préciser que Dieu seul est bon.
Ensuite, il s’agit d’écouter la Parole de Dieu, se laisser instruire par Lui ; c’est-à-dire suivre les dix commandements, ces dix paroles de Vie que Dieu donna à Moïse sur la montagne. Pour le Peuple élu, cette étape du mont Sinaï a été indispensable et fondatrice : elle a permis au peuple hébreu de recevoir, dans l’Alliance, la forme de vie qui l’a constitué en peuple de Dieu (cf. J. Ratzinger in L’esprit de la liturgie, chapitre 1). Là encore, l’homme riche que rencontre Jésus pratique la Loi depuis sa jeunesse.
Alors, nous dit saint Marc, Jésus posa son regard sur lui, et Il l’aima. Benoît XVI, dans un message adressé aux jeunes en 2010, faisait remarquer que dans ce regard de Jésus « réside le cœur de cette rencontre très particulière et de toute l’expérience chrétienne […] une expérience de Jésus-Christ, qui nous aime personnellement ». À travers ce regard d’amour que Jésus pose sur son interlocuteur, Il veut l’inviter à aller plus loin : suivre Jésus ne consiste pas en l’application d’une morale, mais en une vie d’alliance vécue dans l’adhésion à la Loi de Dieu.
Voilà le troisième palier pour entrer dans cette pauvreté évangélique : mettre toute mon espérance en Dieu et non dans les biens de ce monde, en faisant un juste usage des biens passagers jusqu’à savoir s’en dépouiller pour recevoir le Bien véritable et éternel. Se désencombrer de la richesse (quelle qu’elle soit) qui m’empêche d’accueillir le Royaume de Dieu.
Enfin, il ne s’agit pas seulement de faire (et c’est là où Jésus veut emmener plus loin l’homme qui l’interroge sur ce qu’il doit faire). Il ne s’agit pas seulement de faire mais d’être. Être avec Dieu en quittant ce qui me retient loin de Lui. C’est cela la Vie éternelle : être avec Dieu.
Alors prenons la résolution, chaque jour, de nous mettre à genoux devant le Seigneur (attitude profondément intérieure, à l’instar de l’humble servante du Seigneur, la Vierge Marie), de nous laisser regarder et aimer par Lui, et Lui demander de vivre cette journée en étant uni à Lui pour qu’advienne le Royaume dans ma vie.