L'impatience

L'impatience

Catéchèse du Pape François sur la patience

Autres catéchèses déjà publiées sur CarpeDeum (avec, à chaque fois, la petite vidéo qui va bien...)

Ces dernières semaines, le pape François a consacré ses audiences du mercredi à des catéchèses sur les vices et les vertus. Voici le résumé de son intervention sur la patience :

Chers frères et sœurs,

dimanche dernier nous avons entendu le récit de la Passion. Aux souffrances qu’il endure Jésus répond par une vertu importante : la patience. Elle est l’endurance de ce que l’on souffre. La patience de Jésus n’est pas une résistance stoïque à la souffrance mais elle est le fruit d’un amour plus grand. Saint Paul dans son Hymne à la charité associe étroitement l’amour et la patience. Dans la Bible, face à l’infidélité de l’homme, Dieu manifeste son amour en étant lent à la colère. Son amour est toujours prêt à pardonner et à recommencer avec l’homme.

Nous manquons souvent de patience. Instinctivement nous nous impatientons et répondons au mal par le mal en oubliant que la hâte et l’impatience sont les ennemis de la vie spirituelle. Les Chrétiens sont appelés à être patients. Mais comment accroître notre patience ? Il faut la demander à l’Esprit-Saint. C’est lui qui donne la force aux chrétiens non seulement de faire le bien mais aussi de supporter le mal.  Ensuite il faut élargir notre regard en portant le regard compatissant de Dieu sur les autres au-delà de leurs défauts. En ce temps de la Passion contemplons le Crucifié pour apprendre de lui la patience.

S'il avait été patient...

La vidéo est très bonne, et filmée un peu par hasard. Pendant qu'un ami filme ces deux jeunes qui s'exercent (patiamment...) à la maitrise du skatebord, une autre scène se déroule... Et comme le dit la vidéo, s'il avait été patient (et charitable...) ?

L'impatience, l'impatience nerveuse, ne paie pas toujours comme nous le montrent ces images ! Il faut souvent se calmer et chercher la sérénité. Car la préoccupation, l'impatience désordonnée pour tant de choses, peuvent masquer... par exemple l'amour-propre sous couvert de "servir les âmes".

L'autre impatience, celle qui est sereine, celle de ceux qui se préparent, jour après jour, des années durant, à leur rencontre avec le Seigneur, est tout autre ! Eprouver une sainte impatience à tirer profit de toutes les minutes, être comblés de joie et de paix, car on ne pensent pas à soit.

Et puis il y aussi l'impatience, l'angoisse, les désirs inquiets de ceux dont l'âme naturellement chrétienne ne peut se résigner à l'injustice personnelle et sociale dont le coeur humain est capable. Tant de siècles de coexistence entre les hommes et tant de haine encore, tant de destruction, tant de fanatisme, accumulés dans le regard de ceux qui ne veulent point voir et dans le coeur de ceux qui ne veulent point aimer.

Les biens de la terre répartis entre quelques-uns ; les biens de la culture enfermés dans les cénacles. Et au-dehors la faim de pain et de savoir, et les vies humaines, pourtant saintes, puisque venant de Dieu, traitées comme de simples choses, comme des éléments d'un calcul statistique. Nous comprenons et partageons cette impatience qui nous fait lever les yeux vers le Christ, ce Christ qui nous invite sans cesse à mettre en pratique ce commandement nouveau de l'amour.

Bonne journée, de sereine impatience, à tous ! 

Simone, Carpe Deum