saint Pie V
Il est le 226ème pape de 1566 à 1572. Pape, dominicain et grand inquisiteur. Antonio Ghislieri était un petit berger gardant les moutons dans la campagne lombarde. La générosité d'un voisin l'enverra à l'école chez les dominicains. À 14 ans, il entre dans l'Ordre des Prêcheurs sous le nom de Michele. Toute sa vie, il sera fidèle à ses vœux religieux et gardera la pauvreté jusque dans les fastes pontificaux. En 1560, il est nommé Grand Inquisiteur dans un diocèse très exposé à la prédication protestante.
Six ans plus tard, il sera pape, grâce à l'opiniâtreté de saint Charles Borromée, archevêque de Milan qui sera d'ailleurs l'un de ses plus fidèles collaborateurs. Pie V consacrera son pontificat à l'application de la Réforme Catholique définie au Concile de Trente, dans toute l'Église, avec une attention particulière pour les diocèses du Nouveau Monde. Les prêtres doivent donner l'exemple de la pureté des mœurs et du dévouement. Les laïcs doivent fréquenter les sacrements et s'instruire dans la foi. Pour favoriser cette restauration de la piété, le pape fait refondre le missel, achever et traduire en plusieurs langues nationales le catéchisme officiel.
Il lui faut aussi contrer la diffusion des thèses protestantes. Il encourage les théologiens, crée la Congrégation de l'Index pour protéger les fidèles contre les thèses hérétiques. Il n'hésite pas à excommunier la reine d'Angleterre Élisabeth Ière. Il appelle les princes chrétiens à une croisade contre les Ottomans musulmans qui, un siècle plus tôt, avaient anéanti l'Empire chrétien d'Orient. La flotte turque, réputée invincible, sera écrasée à Lépante le 7 octobre 1571. Il est le pape dynamique de la réforme romaine qui marquera l'Église durant plusieurs siècles.
« Que le zèle apostolique, la tension constante vers la sainteté, l'amour pour la Vierge, qui caractérisèrent l'existence de saint Pie V, soient pour tous un encouragement à vivre avec un engagement accru leur vocation chrétienne... »
(Message de Jean-Paul II pour le 5ème centenaire de la naissance de saint Pie V)
saint Robert de Molesme
Le Champenois Robert de Molesme, entré à 15 ans chez les bénédictins, est très vite remarqué. Il devient abbé de Tonnerre, mais les moines qui sont allés le quérir ne veulent pas de la réforme austère qu’il préconise. Non loin de là vivent sept ermites ; après de multiples péripéties, il accepte de devenir leur supérieur et les installe à Molesme, près de Laignes. Leur genre de vie, faite de solitude et de silence, impressionne les voisins qui s’empressent d’aider ces moines vertueux. Mais l’abondance des donations va faire tourner la tête de certains religieux qui ne voient plus le besoin de travailler. Incapable de restaurer la discipline, Robert préfère les quitter. Rappelé par le pape, il revient mais les bons sentiments des frères ne durent qu’un an et Robert s’en va définitivement avec six de ses moines. Il s’installe à Cîteaux, se promettant de vivre la Règle de saint Benoît dans toute sa pureté et sa rigueur. Mais les moines de Molesme et le pape le rappellent à nouveau. Il gouvernera pendant neuf mois, jusqu’en 1110, son abbaye où les moines se sont enfin assagis. Deux ans après sa mort, saint Bernard entre à Cîteaux. L’ordre des cisterciens est né.
Pensée spirituelle d’un moine de Cîteaux :
« Plus j’avance dans la connaissance de mon “moi”, plus je m’approche de la connaissance de Dieu. » (Saint Bernard)
Courte prière d’un cistercien :
« Viens consoler ma solitude, Seigneur, et viens parler souvent avec moi! » (Guillaume de Saint-Thierry, 12ème siècle)