Alors Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »
Mt 18, 21-22
Et quand vous vous tenez en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes.
Mc 11, 25
La catéchèse s’efforcera d’éveiller et de nourrir chez les fidèles la foi en la grandeur incomparable du don que le Christ ressuscité a fait à son Église : la mission et le pouvoir de pardonner véritablement les péchés, par le ministère des apôtres et de leurs successeurs.
Catéchisme de l’Eglise Catholique
" Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu " (1 Co 6,11). Il faut se rendre compte de la grandeur du don de Dieu qui nous est fait dans les sacrements de l’initiation chrétienne pour saisir à quel point le péché est une chose exclue pour celui qui a " revêtu le Christ " (Ga 3, 27). Mais l’apôtre saint Jean dit aussi : " Si nous disons que nous sommes sans péché, nous nous abusons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous " (1 Jn 1,8). Et le Seigneur lui-même nous a enseigné de prier : " Pardonne-nous nos offenses " (Lc 11,4) en liant le pardon mutuel de nos offenses au pardon que Dieu accordera à nos péchés.
Catéchisme de l’Eglise Catholique
Le mouvement de la conversion et de la pénitence a été merveilleusement décrit par Jésus dans la parabole dite " du fils prodigue " dont le centre est " le père miséricordieux " (Lc 15, 11-24) : la fascination d’une liberté illusoire, l’abandon de la maison paternelle ; la misère extrême dans laquelle le fils se trouve après avoir dilapidé sa fortune ; l’humiliation profonde de se voir obligé de paître des porcs, et pire encore, celle de désirer se nourrir des caroubes que mangeaient les cochons ; la réflexion sur les biens perdus ; le repentir et la décision de se déclarer coupable devant son père ; le chemin du retour ; l’accueil généreux par le père ; la joie du père : ce sont là des traits propres au processus de conversion. La belle robe, l’anneau et le banquet de fête sont des symboles de cette vie nouvelle, pure, digne, pleine de joie qu’est la vie de l’homme qui revient à Dieu et au sein de sa famille, qui est l’Église. Seul le cœur du Christ qui connaît les profondeurs de l’amour de son Père, a pu nous révéler l’abîme de sa miséricorde d’une manière si pleine de simplicité et de beauté.
Catéchisme de l’Eglise Catholique
Pardonner au pécheur n’est pas excuser le péché.
Samuel Stehman
Si l’effort est trop grand pour la faiblesse humaine
De pardonner les maux qui nous viennent d’autrui,
Épargne-toi du moins le tourment de la haine ;
À défaut du pardon, laisse venir l’oubli.
Musset
Dieu ne nous jette jamais notre passé à la tête, il en a bien assez de croire en nous-mêmes, et surtout quand on s’égare.
Robert Masson
Quand Dieu efface, c’est qu’il veut écrire autrement.
Robert Masson
Et si parfois il se crée du ressentiment parce que l’un a dit des paroles trop âpres et que l’autre a réagi trop vivement, il faut se réconcilier aussitôt ensemble, afin que le soleil ne se couche pas sur votre colère (Ep 4, 26) en se demandant pardon réciproquement. Il faut même faire plus : il faut devancer son frère afin qu’il ne nous ravisse la couronne (Ap 3, 11), c’est-à-dire le mérite. Car celui qui est le premier à demander pardon, il la gagne infailliblement.
Alphonse Rodriguez
Il n’y a pas de plus grande peine, pour une âme qui a mis en Dieu tout son amour, que de craindre de lui avoir déplu !
Saint Alphonse-Marie de Liguori
Lorsque vous vous apercevez avoir fait quelque acte de colère, réparez la faute par un acte de douceur, exercé à l’endroit de la même personne contre laquelle vous vous êtes irritée.
Saint François de Sales
Pardonnez ! Il n’est personne ici-bas qui n’ait quotidiennement besoin de pardon !
Saint Augustin
Le Confiteor met en évidence notre indignité ; non le souvenir abstrait de la faute, mais la présence, si concrète, de nos péchés et de nos fautes. C'est pourquoi nous répétons : Kyrie eleison, Christe eleison, Seigneur, aie pitié de nous ; Christ, aie pitié de nous. Si le pardon dont nous avons besoin était en relation avec nos mérites, c'est une tristesse amère qui jaillirait alors de notre âme. Mais, par bonté divine, le pardon nous vient de la miséricorde de Dieu, que nous louons déjà — Gloria ! — car Toi seul es Saint, Toi seul es Seigneur, Toi seul es le Très Haut Jésus-Christ, avec le Saint-Esprit, dans la gloire de Dieu le Père.
Saint Josémaria Escriva
Il faut donc demander pardon de notre péché avant de savoir lequel, s’humilier sans savoir précisément pourquoi. Aussitôt qu’on a fait ce mouvement, qu’on l’a fait du fond du cœur, la lumière pénètre en nous et nous fait voir les ténèbres dont nous étions coupables.
Père Molinié
Dieu nous attend, comme le père de la parabole, les bras ouverts, bien que nous ne le méritions pas. Notre dette n’a pas d’importance.
Saint Josémaria Escriva
On excuse l’innocent, on pardonne au coupable. Excuser est un acte de justice, si l’agresseur mérite qu’on reconnaisse qu’il n’est pas coupable : il a droit à l’excuse, alors que le pardon dépasse la stricte justice puisque le coupable ne mérite pas d’être pardonné. S’il l’est, c’est grâce à un acte d’amour, de miséricorde.
Francisco Ugarte
Lorsque je pardonne, je choisis d’effacer la dette morale que quelqu’un a contractée envers moi en m’offensant. Je le délivre de sa dette. Il ne s’agit évidemment pas de supprimer l’offense, de l’évacuer et de faire qu’elle n’ait jamais existé. Nous n’en avons pas le pouvoir. Seul Dieu peut effacer l’offense et faire que l’offenseur retourne à la case départ. Mais pour pardonner réellement, il faut souhaiter que l’autre soit totalement lavé de la mauvaise action qu’il a commise. De ce fait « pardonner implique que l’on demande à Dieu de pardonner, puisque la dette ne peut être effacée autrement. » Cette façon de faire est radicale et a des effets positifs chez celui qui pardonne.
Francisco Ugarte
Il est plus commode de pardonner en laissant tout passer que pardonner en prenant les mesures correctives qui s’imposent. Pardonner n’est pas nécessairement lever la punition ou effacer les dettes matérielles.
Francisco Ugarte
Même si on ne doit pas identifier le pardon avec l’oubli de l’offense, on peut quand même dire que pardonner, c’est vouloir oublier.
Francisco Ugarte
Les bonnes relations entre nous et les autres sont au prix du pardon.
Francisco Ugarte
Ce Seigneur qui, en ce temps de Carême, nous demande de nous convertir, n'est pas un maître tyrannique, ni un juge rigoureux et impitoyable: c'est notre Père. Il nous parle de nos péchés, de nos erreurs, de nos manques de générosité; mais c'est pour nous en libérer, pour nous promettre son Affection et son Amour. La conscience de notre filiation divine imprègne de joie notre conversion, elle nous dit que nous sommes en train de revenir vers la maison du Père.
Saint Josémaria Escriva
Saint Jean Chrysostome disait que « celui qui pense à ses propres péchés pardonne plus vite à son frère ».
Francisco Ugarte
Au point que saint Jean Chrysostome n’hésite pas à dire « que rien ne nous fait plus ressembler à Dieu que d’être prêts à pardonner ».
Francisco Ugarte
Lorsqu’on excuse ce qui est excusable, ce n’est pas en vertu de la charité chrétienne mais d’une simple justice. Pour être chrétiens, il nous faut pardonner l’inexcusable, parce que c’est ainsi que Dieu procède avec nous.
Clive Staples Lewis
Il n’est pas difficile de pardonner une seule fois une grave offense. Mais comment faire pour oublier les provocations incessantes de la vie quotidienne ? Comment pardonner systématiquement à une belle-mère dominatrice, un mari fastidieux, une épouse qui ronchonne, une fille égoïste ou un fils menteur ? À mon avis, ce n’est possible que si on pense à notre situation personnelle, si on comprend le sens de notre prière du soir : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » On ne peut être pardonné qu’à ce prix-là. Si on ne l’accepte pas, on se ferme à la miséricorde divine. La règle n’admet pas d’exceptions et il n’y a aucune ambiguïté dans les paroles de Dieu.
Clive Staples Lewis
La tendresse de son amour était même si grande envers ses bourreaux, que, du haut de la croix, il suppliait son Père et lui demandait non pas de le venger, mais de leur pardonner, disant : « Père, pardonne-leur : ils ne savent ce qu’ils font.» Et si forte fut la vertu de cette prière que la prédication de l’apôtre Pierre convertit à la pénitence les cœurs de beaucoup de ceux qui avaient dit : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants », et qu’en un seul jour trois mille Juifs environ furent baptisés ; il n’y avait plus dès lors en eux tous qu’« une âme et un cœur », et ils étaient prêts désormais à mourir pour celui dont ils avaient demandé qu’il fût crucifié. A ce pardon le traître Judas ne put parvenir, parce que ce fils de perdition, à la droite de qui se tenait le diable, aboutit au désespoir avant que le Christ n’eût accompli le sacrement de l’universelle rédemption. Car, le Seigneur étant mort pour tous les impies, celui-là aussi aurait peut-être pu profiter du remède, s’il ne s’était hâté vers la corde fatale. (…)
Bien loin de le comprendre, le traître impie s’éleva contre lui-même, non comme un pénitent qui se juge, mais comme un furieux qui court à sa perte ; après avoir vendu aux assassins l’Auteur de la vie, il ajouta à sa condamnation et pécha encore en mourant.
Saint Léon le Grand
Dieu n'est pas scandalisé par les hommes. Dieu n'est pas lassé de nos infidélités. Notre Père du Ciel pardonne n'importe quelle offense lorsque l'enfant retourne vers Lui, lorsqu'il se repent et demande pardon. Notre Seigneur est Père à tel point qu'Il prévient nos désirs d'être pardonnés et qu'Il prend les devants en nous ouvrant les bras.
Croyez bien que je n'invente rien. Rappelez-vous cette parabole que le Fils de Dieu nous a contée, pour nous faire comprendre l'amour du Père qui est aux Cieux: la parabole de l'enfant prodigue.
Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut touche de compassion; il courut se jeter à son cou et l'embrassa longuement. Ce sont là les propres termes du Livre Saint: il l'embrassa longuement, il le dévorait de baisers. Peut-on employer langage plus humain? Y a-t-il manière plus expressive de décrire l'amour paternel de Dieu pour les hommes?
Saint Josémaria Escriva
Parfaire est plus que faire. Pardonner est aussi donner encore plus, donner au-delà. Au-delà de tout droit, au-delà de toute vraisemblance.
Mgr Chevrot
Je pense que même Judas aurait pu, tant est grande la miséricorde du Seigneur, ne pas être exclu du pardon s’il avait fait pénitence non pas auprès des Juifs, mais auprès du Christ.
Saint Ambroise de Milan
Théotime, le motif de la parfaite repentance, c’est la bonté de Dieu, laquelle il nous déplaît d’avoir offensée ; or, ce motif n’est motif, sinon parce qu’il émeut et donne le mouvement ; mais le mouvement que la bonté divine donne au cœur qui le considère ne peut être que le mouvement d’amour, c’est-à-dire d’union.
Saint François de Sales
Retournons vers le Seigneur. Le Seigneur ne se fatigue jamais de pardonner : jamais ! C’est nous qui nous fatiguons de lui demander pardon. Et demandons la grâce de ne pas nous fatiguer de demander pardon, parce que lui ne se fatigue jamais de pardonner. Demandons cette grâce !
Pape François
Eh, le problème est que nous, nous nous fatiguons ! Nous ne voulons pas ! Nous nous fatiguons de demander pardon ! Lui ne se fatigue pas de pardonner, mais nous, parfois, nous nous fatiguons de demander pardon. Ne nous fatiguons jamais, ne nous fatiguons jamais ! Lui est le Père plein d’amour qui toujours pardonne, qui a ce cœur de miséricorde pour nous tous. Et nous aussi, apprenons à être miséricordieux avec tous.
Pape François
Toute œuvre de bonté pour l’autre – en particulier pour ceux qui souffrent et pour ceux qui sont peu estimés – est un service de lavement des pieds. Mais il existe une dimension encore plus profonde. Nous laver les pieds les uns les autres signifie surtout nous pardonner inlassablement les uns les autres, recommencer toujours à nouveau ensemble, même si cela peut paraître inutile.
Benoît XVI
Jamais, dans nos jugements, nous ne devons confondre le péché qui est inacceptable, et le pécheur dont nous ne pouvons pas juger l’état de la conscience et qui, de toute façon, est toujours susceptible de conversion et de pardon.
Benoît XVI
Il suffit de vous repentir, il suffit d’aimer pour recevoir le pardon de tous vos péchés, et rentrer dans votre innocence perdue…
Bienheureux Jean-Joseph Lataste
C’est en effet avec profit que l’on applique un onguent ou une agrafe sur des blessures encore fraîches, et elle est vite guérie la blessure qu’on ne laisse pas se corrompre par une longue inflammation. Et c’est pourquoi, toutes les fois que nous commettons une faute, que nos péchés trouvent en nous des juges, non des avocats ; qu’ils reconnaissent en nous leurs accusateurs, non leurs défenseurs.
Saint Césaire d’Arles
Tu m'écris que tu t'es rendu, enfin, au confessionnal, et que tu as éprouvé l'humiliation de devoir ouvrir le cloaque de ta vie (c'est ainsi que tu t'exprimes) devant "un homme".
— Quand donc extirperas-tu cette vaine estime que tu ressens pour toi-même? Alors, tu te rendras à la confession joyeux de te montrer tel que tu es, devant "cet homme" qui a reçu l'onction (cet autre Christ, le Christ lui-même!) qui te donne l'absolution, le pardon de Dieu.
Saint Josémaria Escriva
Regarde le Christ pendu sur la croix ; écoute-le prier : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Tu diras sans doute : lui pouvait le faire, pas moi. Je suis un homme, et lui, il est Dieu.
Tu ne peux pas imiter le Christ ? Pourquoi alors l’Apôtre Pierre a-t-il écrit : « Le Christ a souffert pour vous, il vous a laissé un exemple, afin que vous suiviez ses traces » ? Pourquoi l’Apôtre Paul nous écrit-il : « Soyez les imitateurs de Dieu comme des fils bien-aimés » ? Pourquoi le Seigneur lui-même a-t-il dit : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble le de cœur » ?
Nous biaisons, nous cherchons des excuses, quand nous prétendons impossible ce que nous ne voulons pas faire…
Mes frères, n’accusons pas le Christ de nous donner des commandements trop difficiles, impossibles à réaliser. En toute humilité, disons-lui plutôt avec le Psalmiste : Tu es juste, Seigneur, et ton commandement est juste ».
Saint Césaire d’Arles