1er semestre 2014

Il existe des chrétiens chauves-souris qui préfèrent l�ombre à la lumière

Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.

 

L’Évangile du jour raconte l’apparition du Christ ressuscité à ses disciples qui sont saisis de frayeur et de crainte car ils croyaient voir un esprit. Jésus doit alors leur dire : “Mais non, je ne suis pas un esprit, touchez-moi, regardez mes plaies !”.

L’évangile explique que « dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire ». Le fait de voir Jésus les rendait joyeux : c’est la joie de la résurrection, la joie de la présence de Jésus au milieu d’eux, mais cette joie devient un problème pour croire : ils ne pouvaient pas croire, parce qu’ils avaient peur de la joie.

Ce passage nous suggère que la peur de la joie est une maladie du chrétien. Nous aussi nous avons peur de la joie. Nous préférons penser : ‘Oui, Dieu existe, mais là-bas ; Jésus est ressuscité, mais là-bas. Comme si nous voulions garder les distances. Nous avons peur de la proximité de Jésus, parce que cela nous donne de la joie.

Et c’est ce qui explique pourquoi il y a tellement de chrétiens qui ont des têtes d’enterrement. Leur vie ressemble à un enterrement perpétuel. Ils préfèrent la tristesse à la joie. Ils sont plus à leur aise dans l’ombre que dans la lumière de la joie. Comme les chauves-souris ! Avec un peu d’humour, nous pourrions que ce sont des chrétiens chauves-souris qui préfèrent l’ombre à la lumière de la présence du Seigneur !

Or avec sa résurrection, Jésus nous donne la joie : la joie d’être chrétiens, la joie de le suivre de près, la joie de marcher sur la route des béatitudes, la joie d’être avec lui. La vie chrétienne doit être un dialogue avec Jésus, parce que Jésus est toujours avec nous, il est toujours avec nos problèmes, avec nos difficultés, avec nos bonnes œuvres Il nous faut donc surmonter la peur de la joie, et penser que très souvent nous ne sommes pas joyeux parce que nous avons peur, comme les disciples, qui avaient été tenus en échec car le mystère de la Croix. Il y a en Argentine un dicton qui dit : ‘celui qui s’est brûlé avec du lait bouillant pleure quand il voit une vache’. Et les disciples, qui se sont brûlés avec le drame de la croix, ils ont dit : ‘On s’arrête ici ; lui, il est au ciel ; très bien ! il est ressuscité, mais qu’il ne revienne pas parce que nous n’y arriverons pas’.

Demandons au Seigneur qu’il fasse avec nous ce qu’il a fait avec ses disciples, qui avaient peur de la joie : qu’il nous ouvre l’esprit : ‘Alors, il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Écritures’ ; qu’il nous ouvre l’esprit et nous fasse comprendre qu’il est une réalité vivante, qu’il a un corps, qu’il est avec nous et qu’il nous accompagne et qu’il a été vainqueur. Demandons au Seigneur la grâce de ne pas avoir peur de la joie.

À Sainte-Marthe, le 24 avril 2014