Le document important qui permet de comprendre ce que l'on appelle la démarche synodale est la Constitution Apostolique Episcopalis Communio. Elle a été promulguée en 2018 par la pape François.
Nous la reproduisons partiellement, nous ne publions ici que le texte explicatif. nous ne publions pas les articles canoniques.
L'intégralité du document sur trouve sur le site du Vatican : Episcopalis Communio
PAPE FRANÇOIS
CONSTITUTION APOSTOLIQUE
EPISCOPALIS COMMUNIO
SUR LE SYNODE DES ÉVÊQUES
1. La communion épiscopale (Episcopalis communio), avec Pierre et sous Pierre, se manifeste d’une manière particulière dans le Synode des Évêques qui, institué par Paul VI le 15 septembre 1965, constitue l’un des plus précieux héritages du Concile Vatican II [1]. Depuis lors, le Synode, récent dans son institution mais très ancien dans son inspiration, prête une collaboration efficace au Pontife Romain, selon les modalités qu’il a lui-même établies, dans les questions d’importance majeure, c’est-à-dire celles qui exigent une connaissance spécifique et une prudence pour le bien de toute l’Église. Ainsi, le Synode des Évêques «est, au nom de tout l’épiscopat catholique, le signe que tous les Évêques participent en une communion hiérarchique au souci de l’Église universelle»[2].
Au cours des 50 dernières années, les Assemblées du Synode se sont révélées être un outil précieux de connaissance réciproque entre les Évêques, de prière commune, de confrontation loyale, d’approfondissement de la doctrine chrétienne, de réforme des structures ecclésiastiques, de promotion de l’activité pastorale dans le monde entier. De cette manière, ces Assemblées sont apparues non seulement comme un lieu privilégié d’interprétation et de réception du riche magistère conciliaire, mais elles ont aussi donné un élan considérable au magistère pontifical qui s’en est suivi.
Aujourd’hui encore, en cette période historique où l’Église entre dans « une nouvelle étape évangélisatrice »[3], qui lui demande de se constituer «dans toutes les régions de la terre en un ‘état permanent de mission’»[4], le Synode des Évêques est appelé, comme tout autre institution ecclésiastique, à devenir toujours plus «un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plutôt que pour son auto-préservation»[5]. D’autant plus que, comme le souhaitait déjà le Concile, il est nécessaire que le Synode, conscient que «la mission d’annoncer au monde entier l’Évangile touche en tout premier lieu le corps épiscopal», s’engage à promouvoir «avec une attention particulière, l’activité missionnaire, qui demeure le devoir le plus élevé et le plus sacré de l’Église»[6].
2.Il est providentiel que l’institution du Synode des Évêques soit advenue dans le contexte du dernier concile œcuménique. En effet, le Concile Vatican II, «suivant les pas du Concile Vatican I » [7] a approfondi, dans le sillon de l’authentique Tradition ecclésiale, la doctrine sur l’Ordre épiscopal, se concentrant particulièrement sur sa sacramentalité et sur sa nature collégiale [8].
Il est ainsi apparu clairement que chaque Évêque possède simultanément et inséparablement la responsabilité pour l’Église particulière confiée à ses soins pastoraux et pour l’Église universelle [9].
Cette sollicitude, qui exprime la dimension supra-diocésaine du munus épiscopal, s’exerce d’une manière solennelle dans la vénérable institution du Concile Œcuménique et se manifeste également dans l’action conjointe des Évêques répartis dans le monde entier, action qui est requise ou librement reçue par le Pontife Romain [10]. Il ne faut pas oublier en effet, qu’il appartient à ce dernier, selon les besoins du Peuple de Dieu, d’identifier et de promouvoir les formes par lesquelles le Collège épiscopal peut exercer son autorité sur l’Église universelle [11].
Au cours du débat conciliaire, en même temps que l’approfondissement de la doctrine sur la collégialité épiscopale, la demande a été formulée, à diverses reprises, d’associer des Évêques au ministère universel du Pontife Romain, sous la forme d’un organisme central permanent, extérieur aux Dicastères de la Curie Romaine, qui soit en mesure de manifester, même en dehors de la forme solennelle et extraordinaire du Concile Œcuménique, la sollicitude du Collège épiscopal pour les besoins du Peuple de Dieu et la communion entre toutes les Églises.
3. Faisant suite à ces demandes, le 14 septembre 1965, Paul VI annonça aux Pères conciliaires, réunis pour la session d’ouverture de la quatrième période du Concile Œcuménique, la décision d’instituer de sa propre initiative et sous sa pleine autorité, un organisme dénommé Synode des Évêques, qui «composé de Prélats, nommés en grande partie par les Conférences épiscopales, avec Notre approbation, sera convoqué, suivant les besoins de l’Église, par le Pontife Romain, pour consultation et collaboration, quand, pour le bien général de l’Église, cela lui semblera opportun».
Par le motu proprio Apostolica sollicitudo, promulgué le lendemain, le même Pontife institua le Synode des Évêques, en affirmant que ce dernier, «par lequel des Évêques choisis dans les différentes parties du monde apportent au Pasteur suprême de l’Église une aide efficace, sera constitué de telle sorte qu’il soit: 1) un organisme ecclésiastique central ; 2) représentatif de tout l’épiscopat catholique ; 3) d’un caractère perpétuel ; 4) d’une structure telle que sa fonction s’exercera d’une façon temporaire et occasionnelle» [12].
Le Synode des Évêques, idéalement relié par son nom à la très riche et ancienne tradition synodale de l’Église, tenue en grand honneur surtout dans les Églises d’Orient, aurait normalement eu une fonction consultative, offrant au Pontife Romain, sous l’impulsion de l’Esprit Saint, des informations et des conseils sur les diverses questions ecclésiales. Le Synode aurait pu jouir à la fois d’un pouvoir délibératif, dès lors le Pontife Romain aurait voulu le lui conférer [13].
4. Paul VI, à l’acte d’instituer le Synode comme «conseil spécial permanent des Pasteurs sacrés», se déclarait conscient que celui-ci, «comme toute institution humaine, pourrait au fil du temps, être perfectionné [14]. A cet ultérieur développement, ont contribué, d’une part, la progressive réception de la féconde doctrine conciliaire sur la collégialité épiscopale, d’autre part, l’expérience des nombreuses Assemblées synodales célébrées à Rome à partir de 1967, année durant laquelle fut publié un spécifique Ordo Synodi Episcoporum.
Même après la promulgation du Code de droit canonique et du Code des Canons des Églises orientales, qui ont intégré dans le droit universel le Synode des Évêques [15], ce dernier n’a cessé d’évoluer progressivement, jusqu’à la dernière édition de l’Ordo Synodi, promulguée par Benoît XVI le 29 septembre 2006. Notamment, le Secrétariat Général du Synode des Évêques, composé du Secrétaire Général et d’un Conseil d’Évêques spécial, a été institué et s’est peu à peu renforcé dans ses fonctions propres, afin que la stabilité constitutive même du Synode soit mieux garantie dans les périodes comprises entre les diverses Assemblées synodales.
Durant ces années, vu l’efficacité de l’action synodale face aux questions exigeant une intervention rapide et concordante des Pasteurs de l’Église, le désir s’est accru que le Synode soit davantage encore une manifestation spécifique et une mise en œuvre effective de la sollicitude de l’épiscopat pour toutes les Églises. Jean-Paul II affirmait déjà que «cet instrument pourrait sans doute encore être amélioré. Peut-être la responsabilité pastorale collégiale peut-elle s’exprimer encore plus pleinement dans le Synode» [16].
5. C’est pourquoi, dès le début de mon ministère pétrinien, j’ai accordé une attention toute particulière au Synode des Évêques, confiant que celui-ci pourra connaître «d’ultérieurs développements pour privilégier davantage encore le dialogue et la collaboration parmi les Évêques et entre eux et l’Évêque de Rome»[17]. Pour réaliser cette œuvre de rénovation, il doit exister la ferme conviction que tous les Pasteurs sont constitués pour le service du saint Peuple de Dieu, auquel eux-mêmes appartiennent en vertu du sacrement du Baptême.
Il est tout à fait vrai, comme le déclare le Concile Vatican II, que «les Évêques qui enseignent en communion avec le Pontife Romain ont droit, de la part de tous, au respect qui convient à des témoins de la vérité divine et catholique; les fidèles doivent être en accord avec la pensée de leur Évêque qui leur est donné au nom du Christ, en matière de foi et de morale, et ils doivent lui donner l’assentiment religieux de leur esprit»[18]. Il est tout aussi vrai que «la vie de l’Église et la vie dans l’Église est pour tout Évêque la condition nécessaire à l’exercice de sa mission d’enseigner»[19].
L’Évêque est ainsi à la fois maître et disciple. Il est maître lorsque, doté d’une assistance particulière du Saint Esprit, il annonce aux fidèles la Parole de vérité au nom du Christ , chef et pasteur. Mais il est également disciple quand, sachant que l’Esprit se répand en chaque baptisé, il se met à l’écoute de la voix du Christ qui parle à travers le Peuple de Dieu tout entier, le rendant «infallibile in credendo»[20]. De fait, «la totalité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne peut se tromper dans la foi, et le manifeste à travers le sens surnaturel de la foi du Peuple entier, lorsque “des Évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs”, elle apporte son consentement universel en matière de foi et de morale»[21].
C’est pour cette raison que l’Évêque est à la fois appelé à «marcher devant, en indiquant le chemin, en indiquant la voie, à marcher au milieu, pour renforcer [le Peuple de Dieu] dans son unité et à marcher derrière, non seulement pour que personne ne reste en arrière, mais surtout pour suivre le flair que possède le Peuple de Dieu à trouver de nouvelles voies. Un Évêque, qui vit au milieu de ses fidèles, a les oreilles grandes ouvertes pour écouter “ce que l’Esprit dit aux Églises” (Ap 2, 7) et la “voix des brebis”, à travers aussi ces organismes diocésains qui ont le devoir de conseiller l’Évêque, en encourageant un dialogue loyal et constructif»[22].
6. Le Synode des Évêques doit aussi devenir toujours plus un instrument privilégié d’écoute du Peuple de Dieu: «Nous demandons, tout d’abord, à l’Esprit Saint, le don de l’écoute pour les Pères synodaux: écoute de Dieu, jusqu’à entendre avec Lui le cri du Peuple ; écoute du Peuple, jusqu’à y respirer la volonté à laquelle Dieu nous appelle»[23].
Bien qu’il soit, dans sa composition, conçu comme un organisme essentiellement épiscopal, le Synode n’évolue pas pour autant séparé du reste des fidèles. Il est, en revanche, un instrument adéquat pour faire entendre le Peuple de Dieu tout entier précisément à travers les Évêques, constitués par Dieu en «d’authentiques gardiens, interprètes et témoins de la foi de toute l’Église» [24], affichant d’Assemblée en Assemblée une expression éloquente de la synodalité comme «dimension constitutive de l’Église»[25].
Par conséquent, comme Jean-Paul II l’a affirmé, « toute Assemblée générale du Synode des Évêques est une forte expérience ecclésiale, bien qu'elle reste toujours perfectible dans les modalités de ses procédures. Les Évêques réunis en Synode représentent avant tout leur Église, mais ils ont également présents à l'esprit les apports des Conférences épiscopales par lesquelles ils sont désignés, se faisant porteurs de leurs opinions sur les sujets à traiter. Ils expriment ainsi les souhaits de tout le Corps hiérarchique de l'Église et, en quelque sorte, ceux du peuple chrétien dont ils sont les pasteurs »[26].
7. L’histoire de l’Église témoigne largement de l’importance du processus consultatif, afin de connaître l’opinion des Pasteurs et des fidèles en ce qui concerne le bien de l’Église. Cela revêt une telle ampleur que, même lors de la préparation des Assemblées synodales, la consultation de toutes les Églises particulières reçoit une attention spéciale. A ce premier stade, les Évêques, suivant les indications du Secrétariat Général du Synode, soumettent les questions à traiter lors de l’Assemblée synodale, aux Prêtres, aux Diacres et aux fidèles laïcs de leurs Églises, tant séparément que collectivement, sans négliger l’apport précieux qui peut venir des hommes et des femmes Consacrés. De plus, la contribution des organismes de participation des Églises particulières peut se révéler être fondamentale, en particulier le Conseil presbytéral et le Conseil pastoral, à partir desquels véritablement «une Église synodale peut commencer à prendre forme»[27].
A la consultation des fidèles s’ensuit, durant la célébration de toute Assemblée synodale, le discernement de la part des Pasteurs désignés à cet effet, unis dans la recherche d’un consensus qui résulte non pas d’une logique humaine, mais de la commune obéissance à l’Esprit Saint. Attentifs au sensus fidei du Peuple de Dieu, – «qui doivent savoir discerner avec attention parmi les courants souvent changeants de l’opinion publique» [28] –, les Membres de l’Assemblée offrent au Pontife Romain leur avis, afin que celui-ci puisse lui être utile dans son ministère de Pasteur universel de l’Église. Dans cette perspective, le fait que «le Synode n’ait normalement qu’une fonction consultative n’en diminue pas moins son importance. De fait, dans l’Église, le but de tout organe collégial, qu’il soit consultatif ou délibératif, est toujours la recherche de la vérité ou du bien de l’Église. Ainsi, quand il s’agit de vérifier la même foi, le consensus Ecclesiae n’est pas donné par le nombre des voix, mais il est le fruit de l’action de l’Esprit, âme de l’unique Église du Christ» [29]. Dès lors, le vote des Pères synodaux, «s’il résulte moralement unanime, assume un poids qualitatif ecclésial qui dépasse l’aspect simplement formel d’un vote consultatif» [30].
Enfin, à la célébration de l’Assemblée du Synode, doit suivre la phase de sa réalisation, avec le but de mettre en œuvre, dans toutes les Églises particulières, la réception des conclusions synodales, accueillies par le Pontife Romain, selon la modalité qu’il aura retenu la plus adéquate. Il est nécessaire, à ce propos, de bien garder à l’esprit que «les cultures sont très différentes entre elles et que tout principe général […] a besoin d’être inculturé pour être observé et appliqué [31].
On remarque, ainsi, que le processus synodal a non seulement un point de départ, mais également un point d’arrivée dans le Peuple de Dieu, sur lequel doivent, à travers le rassemblement de l’Assemblée des Pasteurs, se répandre les dons de grâce accordés par l’Esprit Saint.
8. Le Synode des Évêques, qui tire «en quelque sorte l’image» du Concile Œcuménique et en reflète «l’esprit et la méthode»[32], est composé d’Évêques. Toutefois, comme au temps du Concile [33], d’autres personnes, qui ne sont pas revêtues du munus épiscopal, peuvent être appelées à rejoindre l’Assemblée du Synode, dont le rôle est déterminé à chaque fois par le Pontife Romain. C’est pourquoi, il convient de prendre, tout particulièrement, en considération la contribution qui peut venir de ceux qui appartiennent aux Instituts de vie consacrée at aux Sociétés de vie apostolique.
Au-delà des Membres, à l’Assemblée du Synode, peuvent participer, en qualité d’invités et sans droit de vote, des Experts (Periti), qui coopèrent à la rédaction de documents, des Auditeurs (Auditores), qui possèdent une compétence propre sur les questions à traiter, des Délégués Fraternels (Delegati Fraterni), qui appartiennent à des Églises et des Communautés ecclésiales qui ne sont pas encore en totale communion avec l’Église catholique. Il pourrait s’ajouter à ceux-là quelques Envoyés Spéciaux (Invitati Speciales), désignés en vertu de leur autorité reconnue.
Le Synode des Évêques se réunit dans des Assemblées de types différents [34]. Dès lors que les circonstances le suggèrent, l’Assemblée même du Synode peut se dérouler en plusieurs périodes distinctes. Chaque Assemblée, indépendamment de la façon dont elle se déroule, est un moment important d’écoute communautaire de ce que l’Esprit Saint «dit aux Églises» (Ap 2, 7). Il faut, par conséquent, qu’au cours des travaux synodaux, les célébrations liturgiques ainsi que les autres formes de prière chorale, soient particulièrement mises en valeur, pour invoquer sur les Membres de l’Assemblée le don du discernement et de la concorde. Il est tout aussi opportun que, selon l’antique tradition synodale, le livre des Évangiles soit solennellement intronisé au début de chaque journée, rappelant aussi symboliquement à tous les participants la nécessité de se rendre dociles à la Parole divine, qui est «Parole de vérité» (Col 1, 5).
9. Le Secrétariat Général du Synode des Évêques – composé du Secrétaire Général qui le préside, du Sous-Secrétaire qui assiste le Secrétaire Général dans toutes ses fonctions, et de quelques Conseils spéciaux d’Évêques – remplit, en premier lieu, les obligations relatives à l’Assemblée synodale célébrée et à celle à célébrer. Dans la phase qui précède l’Assemblée, il concourt à l’identification des thèmes à traiter, lors de l’Assemblée du Synode, parmi ceux proposés par l’épiscopat, à leur détermination exacte en fonction des besoins du Peuple de Dieu, ainsi qu’à la mise en œuvre du processus consultatif et au contenu des documents préparatoires rédigés sur la base des résultats de la consultation. En revanche, dans la phase qui suit l’Assemblée, il promeut pour sa part, uni au Dicastère compétent de la Curie Romaine, la réalisation des orientations synodales approuvées par le Pontife Romain.
Parmi les Conseils qui constituent le Secrétariat Général, lui conférant une structure particulière propre, il faut, tout d’abord, citer le Conseil Ordinaire, composé en grande partie d’Évêques diocésains, élus par les Pères de l’Assemblée Générale Ordinaire. Depuis sa création en 1971, en vue de préparer et de mettre en œuvre l’Assemblée Générale Ordinaire, il a largement démontré son utilité, répondant d’une certaine manière au désir des Pères conciliaires qui demandaient la cooptation de certains Évêques engagés dans le ministère pastoral dans diverses régions du monde, pour être des coopérateurs stables du Pontife Romain dans son ministère de Pasteur universel. Outre le Conseil Ordinaire, toujours au sein du Secrétariat Général, d’autres Conseils peuvent être constitués pour la préparation et la mise en œuvre des Assemblées synodales différentes de l’Assemblée Générale Ordinaire.
Le Secrétariat Général est, par ailleurs, à disposition du Pontife Romain concernant toutes les questions que celui-ci voudra lui soumettre, afin de bénéficier du conseil sûr des Évêques, au contact quotidien du Peuple de Dieu, même en dehors des convocations synodales.
10. Il apparaîtra peu à peu clairement que, grâce au Synode des Évêques aussi, il existe dans l’Église du Christ une profonde communion que ce soit entre les Pasteurs et les fidèles, chaque ministre ordonné étant un baptisé parmi les baptisés, constitué par Dieu pour paître son Troupeau, que ce soit entre les Évêques et le Pontife Romain, le Pape étant un «Évêque parmi les Évêques, appelé en même temps– comme Successeur de l’Apôtre Pierre – à guider l’Église de Rome qui préside dans l’amour toutes les Églises» [35]. Cela empêche que chaque sujet puisse subsister sans l’autre.
Le Collège épiscopal, en particulier, ne subsiste jamais sans son Chef [36]; de la même façon, l’Évêque de Rome, qui possède «dans l’Église un pouvoir plénier, suprême et universel, qu’il peut toujours exercer librement » [37] «est toujours uni en communion avec les autres Évêques ainsi qu’avec toute l’Église [38]. À cet égard, «il ne fait aucun doute que l’Évêque de Rome a besoin de la présence de ses confrères Évêques, de leur conseil et de leur prudence et expérience. Le Successeur de Pierre doit, en effet, proclamer à tous qui est “le Christ, le Fils du Dieu vivant” mais, il doit, en même temps, prêter attention à ce que l’Esprit Saint suscite sur les lèvres de ceux qui, en accueillant la parole de Jésus: “Tu es Pierre...” (cf. Mt 16, 16-18), participent de plein droit au Collège apostolique» [39].
J’ai confiance également dans le fait qu’en encourageant précisément une «conversion de la papauté […] qui la rende plus fidèle à la signification que Jésus-Christ entend lui donner, et aux nécessités actuelles de l’évangélisation» [40], l’activité du Synode des Évêques pourra, à sa façon, contribuer au rétablissement de l’unité entre tous les chrétiens, suivant la volonté du Seigneur (cf. Jn 17, 21). Ce faisant, il aidera l’Église catholique, selon le souhait formulé voilà des années par Jean-Paul II, à «trouver une forme d’exercice de la primauté ouverte à une situation nouvelle, mais sans renoncement aucun à l’essentiel de sa mission» [41].
Au terme du Canon 342 du Code de droit Canonique et tenant compte de ce qui a été considéré jusque-là, je dispose et établis ce qui suit.