2ème semestre 2017

Faut-il aller à la Messe le dimanche ?

Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.

 

La célébration dominicale de l’Eucharistie est au centre de la vie de l’Église (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 2177). Nous, chrétiens, allons à la Messe le dimanche pour rencontrer le Seigneur ressuscité, ou mieux, pour nous laisser rencontrer par Lui, écouter sa parole, nous nourrir à sa table, et devenir ainsi Église, c’est-à-dire son Corps mystique vivant dans le monde.

C’est ce qu’ont compris, dès la première heure, les disciples de Jésus, qui ont célébré la rencontre eucharistique avec le Seigneur le jour de la semaine que les juifs appelaient le premier de la semaine et les romains jour du soleil, parce que ce jour-là, Jésus était ressuscité d’entre les morts et était apparu aux disciples, en parlant avec eux, en mangeant avec eux, en leur donnant l’Esprit Saint (cf. Mt 28, 1; Mc 16, 9.14; Lc 24, 1.13; Jn 20, 1.19). La grande effusion de l’Esprit à la Pentecôte a eu lieu elle aussi le dimanche, le cinquantième jour après la résurrection de Jésus. Pour cette raison, le dimanche est un jour saint pour nous, sanctifié par la célébration eucharistique, présence vivante du Seigneur parmi nous et pour nous. C’est donc la Messe qui fait le dimanche chrétien ! Le dimanche chrétien tourne autour de la Messe. Quel dimanche cela est-il, pour un chrétien, s’il manque la rencontre avec le Seigneur ?

Il y a des communautés chrétiennes qui, malheureusement, ne peuvent pas bénéficier de la Messe chaque dimanche ; toutefois, elles aussi, en ce saint jour, sont appelées à se recueillir en prière au nom du Seigneur, en écoutant la Parole de Dieu et en maintenant vivant le désir de l’Eucharistie.

Certaines sociétés sécularisées ont égaré le sens chrétien du dimanche illuminé par l’Eucharistie. Cela est un péché ! Il est nécessaire de raviver cette conscience pour retrouver la signification de ce jour de fête, de la joie partagée avec la communauté paroissiale, de la solidarité, du repos qui restaure l’âme et le corps (cf. Catéchisme de l’Église catholique, nn. 2177-2188). De toutes ces valeurs, l’Eucharistie est maîtresse, dimanche après dimanche. C’est pour cela que le Concile Vatican ii a voulu répéter que le jour dominical est le jour de fête primordial qu’il faut proposer et inculquer à la piété des fidèles (Const. Sacrosanctum Concilium, n. 106).

L’abstention du travail le dimanche n’existait pas aux premiers siècles : c’est une contribution spécifique du christianisme. Pour la tradition biblique, les juifs se reposaient le samedi, tandis que dans la société romaine, aucun jour hebdomadaire d’abstention des tâches serviles n’était prévu. Ce fut le sens chrétien de vivre en tant qu’enfants et non en tant qu’esclaves qui fit du dimanche – presque universellement – le jour du repos. Sans le Christ, nous sommes condamnés à être dominés par la fatigue et les préoccupations du quotidien. La rencontre du dimanche avec le Seigneur nous donne la force de vivre l’aujourd’hui avec confiance et courage et d’aller de l’avant avec espérance.

Que pouvons-nous répondre à ceux qui disent qu’il ne sert à rien d’aller à la Messe, parce que l’important est de bien vivre, d’aimer son prochain ? Il est vrai que la qualité de la vie chrétienne se mesure à la capacité d’aimer, comme l’a dit Jésus : À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jn 13, 35) ; mais comment pouvons-nous pratiquer l’Évangile sans puiser l’énergie nécessaire pour le faire, un dimanche après l’autre, à la source intarissable de l’Eucharistie ? Nous n’allons pas à la Messe pour donner quelque chose à Dieu, mais pour recevoir de Lui ce dont nous avons véritablement besoin. C’est ce que rappelle la prière de l’Église, qui s’adresse ainsi à Dieu : « Tu n’as pas besoin de notre louange, et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce ; nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils obtiennent pour nous la grâce qui nous sauve » (Missel romain, Préface commune IV).

 

Extraits de l’audience générale du 13 décembre