Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Le passage du prophète Isaïe (11, 1-10) proposé par la liturgie de ce jour parle de la venue du Seigneur, de la libération que Dieu apportera à son peuple, de l’accomplissement de la promesse. C’est le passage dans lequel le prophète annonce que naîtra un bourgeon du tronc de Jessé. Voilà l’aspect fondamental : de la petitesse du bourgeon à la plénitude de l’Esprit. Il faut être conscient que chacun de nous est un bourgeon de cette racine qui doit grandir, grandir avec la force de l’Esprit Saint. La promesse, c’est le royaume de Dieu !
Quelle est la tâche du chrétien ? La réponse est simple : conserver le bourgeon qui grandit en nous, poursuivre la croissance, conserver l’Esprit. Ne pas attrister l’Esprit, dit Paul. Ne pas oublier la racine, d’où tu viens. Rappelle-toi d’où tu viens, c’est la sagesse chrétienne.
Il s’agit là de la tâche, mais dans quel style ? C’est clair : un style comme celui de Jésus, une attitude d’humilité. Dans la vie quotidienne, l’humilité signifie être petit, comme le bourgeon, le petit bourgeon qui grandit chaque jour, vers la plénitude de sa propre vie. Du reste, Jésus était humble, Dieu aussi était humble. Mais quelle est la signification du mot humilité ? Certains croient qu’être humble signifie être bien élevé, courtois, fermer les yeux pendant la prière, avoir un visage d’image pieuse. Ce n’est pas cela être humble. Il y a un signe, un signal, l’unique : accepter les humiliations. L’humilité sans les humiliations n’est pas de l’humilité. Celui qui est humble est cet homme, cette femme, qui est capable de supporter les humiliations comme les a supportées Jésus, l’humilié, le grand humilié.
Il faut regarder Jésus. Jésus se taisait au moment de l’humiliation la plus grande. Et en effet, il n’y a pas d’humilité sans acceptation des humiliations. De nombreuses personnes disent : oui, je suis capable d’accepter l’humilité, d’être humble, mais sans humiliations, sans croix. Que le Seigneur nous donne cette grâce de conserver le petit bourgeon vers la plénitude de l’Esprit, de ne pas oublier la racine et d’accepter les humiliations.
Méditation à Sainte Marthe, le 5 décembre 2017