Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Certaines personnes pensent que l’habitude de faire un examen de conscience chaque jour est une pratique dépassée, qui n’est pas pour des chrétiens à la page. En fait, la lutte qu’a menée Jésus contre le mal n’est pas une chose antique, c’est une chose très moderne : elle se poursuit chaque jour dans notre cœur. L’examen de conscience est essentiel pour combattre le mal, il aide le chrétien à faire de la place à l’Esprit Saint.
La conversion est au bout d’un chemin qui demande une lutte et un engagement permanents. Dans l’Évangile de Luc (12, 49-53), Jésus nous dit qu’il est venu jeter le feu sur la terre. Paul aussi, en écrivant aux Romains (6, 19-23) et en s’excusant parce qu’il utilise un langage humain, explique qu’ils doivent changer en tout, changer leur façon de penser : « Auparavant, tu pensais comme un païen, comme un mondain, à présent tu dois penser comme un chrétien ». La conversion concerne tout, le corps et l’âme. C’est un changement qui est réalisé par l’Esprit Saint, mais je dois moi-même faire quelque chose pour que l’Esprit Saint puisse agir, et c’est précisément la lutte dont parle Jésus. Il n’existe pas de chrétiens tranquilles, qui ne luttent pas : ceux-là ne sont pas des chrétiens, ce sont des tièdes. La vie chrétienne est une lutte. La tranquillité tu peux la trouver avec un comprimé, comme celui que l’on prend pour vaincre l’insomnie. En revanche, il n’y a pas de comprimés pour la paix. Seul l’Esprit Saint peut la donner et cette lutte, ce feu, t’apportera cette paix intérieure, cette paix de l’âme qui donne la force aux chrétiens. Cette lutte intérieure a été témoignée par tant de martyrs dans l’histoire de l’Église, tant d’hommes et de femmes qui sont allés jusqu’à donner leur vie, tant de chrétiens silencieux.
Comment aidons-nous l’Esprit Saint ? En lui faisant place dans notre cœur, d’où l’utilité de l’examen de conscience. À la fin de chaque journée, il faut se demander : qu’est-ce qui s’est passé dans mon cœur aujourd’hui ? Qu’est-ce que j’ai senti ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce que j’ai pensé ? Mes sentiments à l’égard de mes prochains, de ma famille, de mes amis, de mes ennemis Ont-ils été chrétiens ou pas ? Et encore : De quoi ai-je parlé, comment ma langue a-t-elle agi aujourd’hui ? A-t-elle bien parlé ou a-t-elle dit du mal des autres ? Il s’agit d’une pratique qui nous aide à faire place, qui nous aide à lutter contre les maladies de l’Esprit, celles que l’ennemi sème et qui sont des maladies de la mondanité. La conversion consiste à se demander chaque jour : comment suis-je passé de la mondanité, du péché à la grâce, ai-je fait place à l’Esprit Saint pour qu’il puisse agir ? Pour la conversion, deux choses sont nécessaires : la générosité qui vient toujours de l’amour et la fidélité à la parole de Dieu. La prière ensuite. Ainsi, nous pourrons servir avec loyauté.
Méditation à Sainte Marthe, le 26 octobre 2017