2ème semestre 2017

L�espérance, une attente vigilante

Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.

 

Le thème de la vigilance est l’un des fils conducteurs du Nouveau Testament. Jésus prêche à ses disciples : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées. Soyez semblables, vous, à des gens qui attendent leur maître à son retour de noces, pour lui ouvrir dès qu’il viendra et frappera » (Lc 12, 35-36).

Pendant la période qui suit la résurrection de Jésus, au cours de laquelle s’alternent sans cesse des moments de sérénité et d’autres d’angoisse, les chrétiens ne se reposent jamais. L’Évangile recommande d’être comme des serviteurs qui ne vont jamais dormir, tant que leur maître n’est pas rentré. Jésus veut que notre existence soit laborieuse et que nous ne baissions jamais la garde. Accueillons avec gratitude chaque nouveau jour que Dieu nous a donné. Chaque matin est une page blanche que le chrétien commence à écrire avec les œuvres de bien. Nous avons déjà été sauvés par la rédemption de Jésus, mais à présent, nous attendons la pleine manifestation de sa souveraineté : quand finalement Dieu sera tout en tous (cf. 1 Co 15, 28). Rien n’est plus certain, dans la foi des chrétiens, que ce rendez-vous avec le Seigneur, quand Il viendra. Et quand ce jour arrivera, nous chrétiens, nous voulons être comme ces serviteurs qui ont passé la nuit avec les flancs ceints et les lampes allumées : il faut être prêts pour le salut qui vient, prêts à la rencontre. Vous-mêmes, avez-vous pensé à comment sera la rencontre avec Jésus quand Il viendra ? Mais ce sera une étreinte, une joie immense, une grande joie ! Nous devons vivre dans l’attente de cette rencontre !

Le chrétien n’est pas fait pour l’ennui, mais pour la patience. Il sait que, même dans la monotonie de certains jours toujours pareils, se cache un mystère de grâce Aucune nuit n’est longue au point de faire oublier la joie de l’aurore. Si nous restons unis à Jésus, le froid des moments difficiles ne nous paralysera pas ; et même si le monde entier prêchait contre l’espérance, s’il disait que l’avenir n’apporte que de sombres nuées, le chrétien sait que, dans ce même avenir, se trouve le retour du Christ. Pensons que Dieu ne se dément pas lui-même. Jamais. Dieu ne déçoit jamais. Sa volonté à notre égard n’est pas nébuleuse, mais elle est un projet de salut bien tracé : « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et accèdent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2, 4). C’est pourquoi nous ne nous abandonnons pas au cours des événements avec pessimisme, comme si l’histoire était un train dont on a perdu le contrôle. La résignation n’est pas une vertu chrétienne. Il n’est pas chrétien de hausser les épaules ou de baisser la tête devant le mal. Le chrétien est constructeur de paix quand il a le courage de prendre des risques pour apporter le bien, le bien que Jésus nous a confié comme un trésor. Jésus nous recommande de l’attendre en ne restant pas les bras croisés : « Heureux ces serviteurs que le maître en arrivant trouvera en train de veiller ! » (Lc 12, 37).

Chaque jour de notre vie, répétons cette invocation que les premiers disciples, dans leur langue araméenne, exprimaient par les paroles Marana tha, et que nous retrouvons dans le dernier verset de la Bible : « Viens Seigneur Jésus ! » (Ap 22, 20). Ce doit être le refrain de chaque existence chrétienne. Dans notre monde, nous n’avons besoin de rien, si ce n’est que d’entendre la voix rassurante du Christ : « Voici, je viens sans tarder » (Ap 22, 7) !

 

Extraits de l’audience générale du 11 octobre 2017