Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
La Messe est la prière par excellence, la plus élevée, la plus sublime, la plus concrète. En effet, c’est la rencontre d’amour avec Dieu, à travers sa Parole et le Corps et le Sang de Jésus. Et qu’est vraiment la prière ? Elle est tout d’abord dialogue, relation personnelle avec Dieu. Le Livre de la Genèse affirme que l’homme a été créé à l’image et ressemblance de Dieu, qui est Père et Fils et Saint-Esprit, une relation d’amour parfaite.
Prier est également savoir demeurer en silence avec Jésus. Quand nous allons à la Messe, nous arrivons peut-être cinq minutes à l’avance et nous commençons à bavarder avec celui qui est à côté de nous. Mais ce n’est pas le moment de bavarder : c’est le moment du silence pour nous préparer au dialogue. C’est le moment de nous recueillir dans notre cœur pour nous préparer à la rencontre avec Jésus. Le silence est si important ! Nous n’allons pas à un spectacle, nous allons à la rencontre du Seigneur et le silence nous prépare et nous accompagne. Les Évangiles nous montrent Jésus qui se retire dans des lieux en aparté pour prier ; les disciples, en voyant sa relation intime avec le Père, sentent le désir d’y participer et ils lui demandent : Seigneur apprends-nous à prier (Lc 11, 1). Jésus répond que la première chose nécessaire pour prier est de savoir dire « Père ». Soyons attentifs : si je ne suis pas capable de dire « Père » à Dieu, je ne suis pas capable de prier.
Voilà le premier point : être humbles, se reconnaître comme ses fils, reposer dans le Père, avoir confiance en Lui. Pour entrer dans le Royaume des cieux il est nécessaire de devenir petits comme des enfants. Les enfants savent avoir confiance, ils savent que quelqu’un se préoccupera pour eux, de ce qu’ils mangeront, de comment ils s’habilleront et ainsi de suite (cf. Mt 6, 25-32). C’est la première attitude : confiance et confidence, comme un enfant à l’égard de ses parents ; savoir que Dieu se rappelle de toi, prend soin de toi, de toi, de moi, de tous.
La seconde prédisposition, propre aussi aux enfants, est de se laisser surprendre. L’enfant pose toujours mille questions parce qu’il désire découvrir le monde ; il s’émerveille même de petites choses, car tout est nouveau pour lui. Pour entrer dans le Royaume des cieux il faut se laisser émerveiller. Nous laissons-nous émerveiller ou pensons-nous que la prière signifie parler à Dieu comme le font les perroquets ? Non, c’est avoir confiance et ouvrir son cœur pour se laisser émerveiller. Nous laissons-nous surprendre par Dieu qui est toujours le Dieu des surprises ? Car la rencontre avec le Seigneur est toujours une rencontre vivante, ce n’est pas une rencontre de musée.
Dans l’Évangile on parle d’un certain Nicodème (Jn 3, 1-21), un homme âgé, qui faisait autorité en Israël, qui se rend auprès de Jésus pour le connaître ; et le Seigneur lui parle de la nécessité de renaître d’en haut (cf. v. 3). Mais qu’est-ce que cela signifie ? Peut-on renaître ? Est-il possible de recommencer à éprouver du goût, de la joie, de l’émerveillement pour la vie, même devant les si nombreuses tragédies ? Il s’agit d’une question fondamentale de notre foi et cela est le désir de tout véritable croyant : le désir de renaître, la joie de recommencer. Éprouvons-nous ce désir ? Chacun de nous a-t-il envie de toujours renaître pour rencontrer le Seigneur ? Éprouvez-vous ce désir en vous ? En effet, on peut facilement le perdre, car à cause de tant d’activités, de nombreux projets à mettre en œuvre, il reste à la fin peu de temps et nous perdons de vue ce qui est fondamental : la vie de notre cœur, notre vie spirituelle, notre vie qui est une rencontre avec le Seigneur dans la prière.
En vérité, le Seigneur, victime de propitiation pour nos péchés, nous surprend en nous montrant qu’Il nous aime également dans nos faiblesses.
Extraits de l’audience générale du 15 novembre 2017