Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Paradis est l’un des derniers mots prononcés par Jésus sur la croix, mot adressé au bon larron qui s’avoue coupable en disant : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons (Lc 23, 41). C’est la seule fois que le mot paradis apparaît dans les Évangiles.
Ce « pauvre diable », sur le bois de la croix, a eu le courage d’adresser à Jésus la plus humble des requêtes : Souviens-toi de moi, lorsque tu viendras dans ton royaume (Lc 23, 42). Il n’avait pas d’œuvres de bien à faire valoir, il n’avait rien, mais il se confiait à Jésus, qu’il reconnaît comme innocent, bon, si différent de lui (v. 41). Ce mot d’humble repentir a suffi pour toucher le cœur de Jésus. Dieu éprouve de la compassion pour ses enfants, il est désarmé chaque fois que nous lui manifestons la nostalgie de son amour. Dans les chambres de nombreux hôpitaux ou dans les cellules des prisons, ce miracle se répète d’innombrables fois : il n’y a aucune personne a qui la grâce soit interdite, pour autant qu’elle ait mal vécu. Devant Dieu, nous nous présentons tous les mains vides, un peu comme le publicain de la parabole qui s’était arrêté en prière au fond du temple (cf. Lc 18, 13). Et chaque fois qu’un homme, faisant le dernier examen de conscience de sa vie, découvre que les fautes dépassent de loin les œuvres de bien, il ne doit pas se décourager, mais se confier à la miséricorde de Dieu. Et cela nous donne de l’espoir, cela nous ouvre le cœur !
Dieu est Père et, jusqu’au dernier moment, il attend notre retour. Et au fils prodigue revenu, qui commence à confesser ses fautes, le père le fait taire en le prenant dans ses bras (cf. Lc 15, 20). Voilà Dieu : c’est ainsi qu’il nous aime !
Le paradis n’est pas un lieu de conte de fée, ni un jardin enchanté. Le paradis est le baiser de Dieu, Amour infini : nous y entrons grâce à Jésus qui est mort en croix pour nous. Là où il y a Jésus, il y a la miséricorde et le bonheur ; sans Lui, il y a le froid et les ténèbres. À l’heure de la mort, le chrétien répète à Jésus : « Souviens-toi de moi ». Et même si plus personne ne se souvenait de nous, Jésus est là, à nos côtés. Il veut nous emmener dans le lieu le plus beau qui existe. Il veut nous y emmener avec ce peu ou ce grand bien qu’il y a eu dans notre vie, afin que rien ne soit perdu de ce qu’il avait déjà racheté. Et dans la maison du Père, il apportera également tout ce qui en nous a besoin de rachat : les fautes et les erreurs de toute une vie. Tel est l’objectif de notre existence : que tout s’accomplisse et soit transformé en amour.
Si nous croyons cela, la mort cesse de nous faire peur : nous pouvons espérer quitter ce monde sereinement, avec une grande confiance. Qui a connu Jésus ne craint plus rien. Et nous pourrons répéter nous aussi les paroles du vieux Syméon, lui aussi béni par la rencontre avec le Christ, après toute une vie passée dans l’attente : Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuple (Lc 2, 29-31).
Extraits de l’audience générale du 25 octobre 2017