1er semestre 2017

Dépouillement, confiance, bénédiction�

Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.

 

La première lecture (Gn 12, 1-9) nous parle du début de notre famille, de notre début en tant que peuple. De même que l’ADN du fruit se trouve déjà dans la semence, de même le style de la vie chrétienne se trouve chez Abraham ; une première caractéristique de ce style est le dépouillement. Le premier mot que le Seigneur adresse à Abraham est : Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père. Dans ce « quitte, laisse, vas » se trouve déjà cette dimension de dépouillement qui trouve sa plénitude dans le dépouillement de Jésus sur la croix. La vocation des disciples comporte aussi un «�quitte, laisse, vas ». Nous devrions tous avoir l’ADN d’Abraham ; un chrétien doit avoir cette capacité d’être dépouillé.

Abraham obéit par foi dit la lettre aux hébreux, et il partit sans trop savoir où il allait.  Pourquoi un tel dépouillement ? Pour une suivre une ascèse rigoureuse ? Non, mais pour aller vers une promesse. Nous sommes des hommes et des femmes qui marchons vers une promesse, vers une rencontre, vers quelque chose, vers une terre que nous devons recevoir en héritage. Voilà la deuxième dimension : avoir confiance dans la promesse de Dieu. Un chrétien n’a pas d’horoscope pour voir l’avenir; il ne va pas chez le voyant avec une boule de cristal pour qu’on lui lise les lignes de la main : non, il ne sait pas où il va, il doit accepter d’être guidé.

L’attitude d’Abraham nous rappelle que le chrétien immobile n’est pas un véritable chrétien. Le chemin à prendre se présente tous les jours le matin ; c’est un chemin qui consiste à se confier à Dieu, un chemin ouvert aux surprises du Seigneur, parfois pas très bonnes, parfois mauvaises comme une maladie, un décès, mais un chemin ouvert, parce que je sais que tu me conduis dans un lieu sûr, dans une terre que tu as préparée pour moi. Abraham ne construit pas une maison : il plante une tente, parce qu’il se sait en chemin, en chemin sans jamais chercher le confort, il a confiance en Dieu, il a confiance.

Sur ce chemin, il faut garder la capacité de bénir. Le chrétien est un homme, une femme qui bénit, c’est-à-dire qui dit du bien de Dieu et dit du bien des autres, et qui se laisse bénir par Dieu et par les autres, ceci en raison de la manière dont il va de l’avant. Au fond, la vie chrétienne est simple, faite de dépouillement, de confiance en Dieu, de bénédictions.

 

Méditation à Sainte Marthe, le 26 juin 2017