Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Le secret pour être très heureux est de se reconnaître toujours faibles et pécheurs, c’est-à-dire des vases d’argile, ce matériel pauvre qui peut toutefois contenir également le trésor le plus grand. C’est la puissance de Dieu qui nous sauve. En revanche de nombreux chrétiens éprouvent la tentation de se masquer pour apparaître comme des vases d’or qui se suffisent hypocritement à eux-mêmes.
Dans le quatrième chapitre de la deuxième lettre aux Corinthiens (4, 7-15), Paul parle d’un trésor, que nous portons comme dans des vases d’argile. Un grand trésor dans des vases d’argile, mais pourquoi, peut-on se demander ? L’explication de Paul est claire : pour que l’on voit bien que cette puissance extraordinaire appartient à Dieu et ne vient pas de nous. Nous avons tous besoin de la puissance du Seigneur pour être sauvés. Cette vérité est comme un leitmotiv dans les lettres de Paul.
En effet, le Seigneur dit à Paul : Ma puissance se manifeste pleinement dans la faiblesse. S’il n’y a pas de faiblesse, ma puissance ne peut se manifester. Parce que nous sommes tous vulnérables, fragiles, faibles, nous avons tous besoin d’être guéris. Parfois, nous tentons de couvrir notre vulnérabilité pour qu’elle ne se voie pas, de la masquer, de la dissimuler. Au point que Paul lui-même, au début de sa deuxième lettre aux Corinthiens, parle de répudier les dissimulations de la honte. Parce que les dissimulations sont honteuses, toujours hypocrites envers les autres. Le Seigneur traite d’hypocrites les docteurs de la Loi. Mais il y a une autre hypocrisie cachée envers nous-mêmes, c’est-à-dire que, quand je crois être autre chose que ce que je suis, je crois ne pas avoir besoin de guérison, de ne pas avoir besoin de soutien ; je crois que je ne suis pas fait d’argile, que j’ai un trésor à moi. Et cela est le chemin, la voie vers la vanité, l’orgueil, l’auto-référentialité de ceux qui, ne se sentant pas d’argile, cherchent par eux-mêmes le salut, la plénitude d’eux-mêmes.
Il ne faut jamais oublier que c’est la puissance de Dieu qui nous sauve. Paul le reconnaît en disant clairement : Nous sommes pressés de toute part, mais non pas écrasés parce que la puissance de Dieu nous sauve. Paul nous incite à un dialogue entre le trésor et l’argile, à un dialogue que nous devons constamment instaurer pour être honnêtes, par exemple quand nous allons nous confesser et que nous reconnaissons avoir fait ceci, avoir pensé cela.
En fait, la véritable question à se poser est : « As-tu conscience de ta faiblesse, de ta vulnérabilité ? ». Il faut prier le Seigneur pour qu’il nous donne la grâce d’être toujours capables de recevoir son trésor dans la conscience d’être des vases d’argile.
Méditation à Sainte Marthe, le 16 juin 2017