Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Au terme d’une guerre, quelle immense joie que de pouvoir crier : « La guerre est finie ! » Ce cri devrait être répété aujourd’hui par tous pour retrouver la paix dans le cœur, en famille, dans le quartier, sur le lieu de travail, et petit à petit, jusqu’au monde entier. Parce que les conflits commencent par les petites choses et débouchent sur le trafic d’armes, sur les bombardements d’écoles et d’hôpitaux, tout cela pour un peu plus de pouvoir et un morceau de terre en plus. La paix est donc un travail artisanal que chacun de nous est appelé à édifier chaque jour ; elle est à invoquer par la prière qui n’est jamais une formalité.
Dans la première lecture, le passage tiré du livre de la Genèse (9, 1-3) et également dans le passage de Marc (8, 27-33), il y a trois mots, trois figures, trois images qui nous aideront à réfléchir, à penser et à mieux comprendre ce que Jésus explique dans l’Évangile à ses disciples : l’image de la colombe, de l’arc-en-ciel et de l’alliance. En effet, après le déluge, la première image est celle de la colombe qui, après avoir tournoyé plusieurs fois, revient à la fin avec une jeune branche d’olivier dans le bec. La colombe, avec la branche d’olivier dans le bec, est un signe de paix, c’est le message de Dieu à l’humanité. La deuxième figure est l’arc-en-ciel. C’est, dit le Seigneur, le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à jamais : je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. Le troisième mot est l’alliance. Dieu promet : je me souviendrai de mon alliance qui est entre moi et vous, et tous les êtres vivants : les eaux ne se changeront plus en déluge pour détruire tout être de chair. L’arc sera au milieu des nuages, je le verrai et, alors, je me souviendrai de l’alliance éternelle entre Dieu et tout être vivant qui est sur la terre.
La colombe et l’arc-en-ciel sont fragiles. L’arc-en-ciel est beau après la tempête, mais ensuite vient un nuage, il disparaît : c’est un signe éphémère. Même la colombe est fragile parce qu’il suffit que passe un rapace affamé. En revanche, l’alliance que Dieu fait est forte, mais nous la recevons et l’acceptons avec faiblesse. Ainsi, Dieu fait la paix avec nous, mais il n’est pas facile de sauvegarder cette paix : c’est un travail de tous les jours. Aujourd’hui, dans le monde, il y a effusion de sang, aujourd’hui, le monde est en guerre : de nombreux frères et sœurs meurent, même des innocents, parce que les grands et les puissants veulent un morceau de terre en plus, veulent un peu plus de pouvoir ou veulent gagner davantage avec le trafic d’armes. Mais la parole du Seigneur est claire : De votre sang, c’est-à-dire de votre vie, je demanderai compte ; j’en demanderai compte à tout être vivant.
Que faisons-nous pour que le sang ne soit plus versé dans le monde ? C’est une question cruciale, parce que la guerre commence et finit là. Oui, nous voyons les nouvelles dans les journaux ou à la télévision : aujourd’hui, tant de gens meurent. Nous rendons-nous compte que cette semence de guerre qui crée l’envie, la jalousie, la cupidité dans notre cœur, est la même – elle a grandi, elle est devenue un arbre –- que la bombe qui tombe sur un hôpital, sur une école et qui tue des enfants !
Comment est-ce que je préserve la paix dans mon cœur, au plus profond de moi, dans ma famille ? Il s’agit, non seulement de sauvegarder la paix, mais aussi de l’édifier avec les mains, de façon artisanale, tous les jours. Ainsi, nous réussirons à la faire dans le monde entier. Prions pour que le sang du Christ, versé une fois pour toutes, nous donne la grâce de pouvoir dire « la guerre est finie » en pleurant de joie.
Méditation à Sainte Marthe, le 16 février 2017