Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Jésus n’étudie pas les statistiques, mais fait attention à chacun de nous, un par un. L’émerveillement de la rencontre avec Jésus, cet émerveillement qui saisit celui qui le regarde et qui se rend compte que le Seigneur avait déjà le regard fixé sur lui, a été décrit par le Pape François. Le regard a précisément été le fil conducteur de la méditation. Le Pape s’est penché sur l’Evangile du jour (Marc, 5 21-43) pour voir ce que fait Jésus.
L’évangile nous présente souvent Jésus au milieu de la foule, une foule qui l’enveloppe, le presse. Les gens le cherchaient ; les gens avaient les yeux fixés sur lui et lui avait les yeux fixés sur les gens. On pourrait pensait que Jésus aussi regardait les gens, la multitude en général ; mais non, il regardait chacun ! C’est précisément là que se trouve la particularité du regard de Jésus. Il ne massifie pas les gens : Jésus regarde chacun ! On en trouve la preuve à plusieurs reprises dans les récits évangéliques. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, on entend Jésus demander : Qui a touché mes vêtements ? Alors qu’il était au milieu de ces gens qui le pressaient, comme le font remarquer les disciples: Tu vois la foule qui se presse autour de toi et tu demandes qui m’a touché ! Jésus avait remarqué cette petite vieille qui l’avait touché. Et il la guérit. Il y avait beaucoup de gens, mais il n’a fait attention qu’à elle, à cette femme, à cette petite vieille.
Le récit évangélique se poursuit par l’épisode de Jaïre à qui l’on annonce la mort de sa fille. Jésus le rassure : Ne crains pas ! Aie seulement foi ! Auparavant il avait dit à la femme : Ta foi t’as sauvée ! Dans ces situations également, Jésus se retrouve au milieu de la foule, avec beaucoup de gens en pleurs ; mais il leur dit: Soyez tranquilles, la petite fille dort. Et Jésus entre et ressuscite la petite fille. Ce qui saute aux yeux c’est que dans cette agitation, avec des femmes qui hurlaient et pleuraient – des femmes dont on “louait” pratiquement les services pour pleurer et hurler – , Jésus pense dire aux parents : Donnez-lui à manger ! C’est l’attention portée au petit, ce regard de Jésus sur le petit. Mais n’avait-il pas d’autres soucis qui auraient pu expliquer qu’il néglige ce détail ? Non, il n’a rien négligé !
De même à Naïm. Là aussi, une foule le suivait. Et Jésus voit un cortège funèbre qui enterre un jeune homme, fils unique d’une mère veuve. Encore une fois, le Seigneur s’aperçoit du « petit ». Au milieu de tant de gens, il va, il arrête le cortège, il ressuscite le jeune garçon et le remet à sa mère.
Et une autre fois, à Jéricho. Quand Jésus entre dans la ville, il y a la foule qui crie : « Vive le Seigneur ! Vive Jésus! Vive le Messie ! ». Il y a beaucoup de vacarme ... Un aveugle se met lui aussi à crier ; et, Jésus, malgré tout le vacarme, entend l’aveugle. Le Seigneur s’aperçoit du petit, de l’aveugle.
Tout cela pour dire que le regard de Jésus va du grand au petit. Il nous regarde tous, il regarde chacun : nos grands problèmes, nos grandes joies, mais aussi nos petits soucis, parce qu’il est proche de nous. C’est comme cela que Jésus nous regarde.
Le Pape a rappelé que l’auteur de la Lettre aux hébreux suggère de courir avec persévérance, en gardant le regard fixé sur Jésus, source d’un grand émerveillement ; l’émerveillement de la rencontre avec Jésus.
Méditation à Sainte Marthe, le 31 janvier 2017