Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Jésus se retira avec ses disciples près de la mer, et une grande multitude de gens, venus de la Galilée, le suivirent… Une multitude, une grande foule suivait Jésus de tous les côtés ; elle se jetait sur lui pour le toucher, au point qu’il a dû demander une barque pour s’éloigner un peu de la rive afin que les gens ne l’écrasent pas ! Mais pourquoi cette foule venait-elle ? Pourquoi un tel enthousiasme ? De quoi avaient-ils besoin ? L’évangile suggère quelques raisons : pour se faire guérir, et aussi parce qu’ils avaient entendu parler de ce qu’il faisait. Et les gens préféraient écouter Jésus car ils ne parlaient pas comme leurs docteurs, mais comme quelqu’un qui a de l’autorité ; il touchait leur cœur. Ces gens venaient spontanément.
Mais le vrai motif est celui que Jésus explique lui-même dans l’Évangile : Personne ne peut venir à moi si le Père ne l’attire : le Père, par l’intermédiaire de l’Esprit Saint, attirait les gens à Jésus. Inutile d’invoquer besoin d’autres raisons, de même que l’on ne pourra faire bouger personne avec des arguments uniquement apologétiques ; il faut que ce soit le P ère qui attire les âmes vers Jésus.
Mais dans les dernières lignes du passage évangélique d’aujourd’hui, l’on trouve un final un peu insolite. Il est en effet écrit : Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui, et s’écriaient : Tu es le Fils de Dieu ! ».
Voilà la vérité, la réalité que chacun de nous ressent quand il s’approche de Jésus : les esprits impurs cherchent à l’en empêcher, ils nous font la guerre. Alors, quelqu’un pourrait objecter : « Mais, père, je suis très catholique; je vais toujours à la Messe. Jamais, jamais, je n’ai ces tentations, grâce à Dieu ! ». Hélas, la réponse à lui donner est plutôt : « Non ! Prie, parce que tu es sur la mauvaise route ; une vie chrétienne sans tentations n’est pas chrétienne. Car quand le Père t’attire à Jésus, un autre t’attire dans la direction opposée et te fait la guerre de l’intérieur ! » Ce n’est pas par hasard que saint Paul parle de la vie chrétienne comme d’une lutte, une lutte de tous les jours ! Vaincre, détruire l’empire de Satan, l’empire du mal, c’est précisément pour cela que Jésus est venu, pour détruire Satan, pour détruire son influence sur nos cœurs. Nous comprenons ainsi que la vie chrétienne est une lutte dans laquelle soit tu te laisses attirer vers Jésus par le Père, soit tu te dis : « Je reste tranquille, en paix entre les mains de ces esprits impurs ».
Mais si tu veux aller de l’avant tu dois lutter ! Sentir ton cœur qui lutte pour que Jésus vainque.
Chacun doit donc faire son examen de conscience pour se demander : « Est-ce que je sens cette lutte dans mon cœur ? ». Si tu ne crois pas cela, tu dois beaucoup prier pour le croire, afin que cette grâce te soit donnée.
Méditation à Sainte Marthe, le 19 janvier 2017