Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Dans la faiblesse des tentations que nous éprouvons tous tôt ou tard, on ne doit pas avoir la naïveté de s’enferrer dans le dialogue : il faut en revanche avoir le courage de la prière, avec la certitude que la grâce nous aide à ne pas nous cacher du Seigneur et à demander pardon pour nous relever et aller de l’avant.
Dès le début de la création, le premier événement qui apparaît est la tentation, celle d’Adam et Ève. Lors de la première lecture, tirée du livre de la Genèse (3, 1-8), le texte biblique nous dit que le serpent est le plus astucieux ; le diable se fait voir sous la forme d’un serpent séduisant au point qu’Ève se sent bien, elle a confiance ; « Viens, viens ! » et, pas à pas, il la conduit là où il veut.
Quand le diable veut duper une personne, il cherche à dialoguer. Il cherche à faire la même chose avec Jésus dans le désert, mais il finit par lui faire voir son véritable visage ; il lui fait voir le monde entier et il lui propose l’idolâtrie : « Adore-moi, je te donnerai tout cela ! ». Jésus, une fois soumis à la tentation, ne dialogue pas avec le diable ; il donne à la tentation une réponse empruntée à la parole de Dieu. En effet, les trois réponses de Jésus au diable sont tirées de la Bible, de l’Ancien Testament, de la parole de Dieu, parce qu’avec le diable on ne peut pas dialoguer.
Avec Ève, en revanche, la tentation a mal fini car elle était naïve. Le fait est que le diable est un escroc, il te promet tout et te laisse nu. Nous savons tous ce que sont les tentations, nous le savons tous parce que nous en avons tous, de nombreuses tentations de vanité, d’orgueil, de cupidité, d’avarice, beaucoup ! Toutes commencent quand nous disons « mais, on peut, on peut...». Ainsi dans le cas de la corruption, tout commence par peu de choses, par le dialogue précisément comme cela a eu lieu pour Ève. Beaucoup de gros bonnets corrompus, dont nous connaissons la vie par les journaux, ont probablement commencé par une petite chose, que sais-je, en ne réglant pas bien la balance : « ce qui était un kilo, faisons en neuf cents grammes, mais que ça ait l’air d’un kilo ».
Aujourd’hui, l’Église, avec cette liturgie de la Parole, nous enseigne à ne pas être naïfs – pour ne pas dire sots – à avoir les yeux ouverts et à demander de l’aide au Seigneur, parce que tout seuls nous ne pouvons pas résister. Dans la Genèse, il y a également un passage triste : « Adam et Ève se cachent du Seigneur». En effet, la tentation te conduit à te cacher du Seigneur et tu t’en vas avec ta faute, avec ta corruption, loin du Seigneur. Il reste que la grâce de Jésus est nécessaire pour revenir et demander pardon, comme le fils prodigue l’a fait. Voilà pourquoi, face à la tentation, on ne dialogue pas, on prie : « Aide-moi, Seigneur, je suis faible, je ne veux pas me cacher de toi ». Cela signifie avoir du courage, cela signifie vaincre.
Méditation à Sainte Marthe, le 10 février 2017