Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Tous allaient voir Jean, cet homme qui était dans le désert, attirés par son témoignage, mais ils le faisaient pour des motifs différents. Les pharisiens et les docteurs de la loi le faisaient avec détachement. A eux il avait le courage de dire des choses fortes et dures. Il traitait d’espèces de vipères ceux qui s’approchaient de lui pour contrôler et pour voir sans avoir jamais le cœur ouvert. Ce faisant, il risquait sa vie, certes, mais il était fidèle. Il fit de même avec Hérode, auquel il disait en face : Adultère, tu n’as pas le droit de vivre ainsi ! Jean était accusateur parce qu’il était fidèle à sa vocation et à la vérité. Tout autre était, en revanche, son attitude à l’égard des personnes qui, animées de bonnes intentions, lui demandaient : que devons-nous faire pour nous convertir ? Il leur répondait simplement : que celui qui a de la nourriture en donne à qui n’en a pas. Que celui qui a deux tuniques en donne une à qui n’en a pas. C’est-à-dire qu’il se comportait comme un vrai pasteur : grand prophète et pasteur. Ainsi, aux publicains qui exploitaient le peuple, il suggérait simplement : ne demandez pas plus que ce qui est juste. Il commençait, avec un petit pas, et les baptisait. De la même façon, il recommandait aux soldats : ne menacez pas, ne dénoncez personne. Contentez-vous de votre paye et de votre salaire. Pour baptiser tous ces pécheurs, il ne demandait qu’un petit pas en avant parce qu’il savait qu’avec ce petit pas ensuite, le Seigneur faisait le reste. Et eux se convertissaient.
Ce grand prophète, fort, sûr de sa vocation, avait également des moments sombres où il avait des doutes. Et en prison, avec angoisse, le grand, celui qui était sûr de sa vocation, douta ; il reçu alors une réponse clarificatrice de Jésus lui-même : Allez et rapportez à Jean ce que vous avez vu. Les aveugles recouvreront la vue, les boiteux marcheront, les lépreux seront purifiés, les sourds entendront, les morts ressusciteront. La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres et bienheureux celui qui ne trouvera pas en moi un motif de scandale.
Que chacun demande à Jean la grâce du courage apostolique : dire toujours les choses avec vérité, recevoir les gens avec cœur en les invitant à faire un premier pas. Ceci sans jamais se décourager.
Méditation à Sainte Marthe, le 15 décembre 2016