Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Dans son évangile, Saint Luc (19, 41-44) décrit les pleurs de Jésus sur la ville de Jérusalem. On peut imaginer la vague de souvenirs qui a envahi Jésus à ce moment-là : la parole du prophète Osée : Quand Israël était enfant je l’ai aimé, mais plus je l’appelais, plus il s’éloignait de moi et la parabole divinatoire qui raconte que le maître envoie l’un de ses employés demander l’argent qui lui est dû : ils le battent et ensuite ils en tuent un autre. À la fin, il envoie son fils et que disent ces personnes ? Mais c’est le fils ! Il est l’héritier... Tuons-le ! Tuons-le et l’héritage sera à nous ! Jérusalem, Jérusalem, tu n’as pas reconnu le temps où tu as été visitée par Dieu, par les patriarches, par les prophètes ! D’une part, le souvenir d’une histoire d’amour et même d’un amour “fou” de Dieu pour son peuple, un amour sans mesure, et de l’autre la réponse égoïste, méfiante, adultère, idolâtre du peuple.
En fait, ce drame n’a pas seulement eu lieu à un moment de l’histoire ; il se poursuit dans la vie quotidienne : c’est le drame de tous les jours ! Chacun de nous peut tomber dans le même péché que le peuple d’Israël, dans le même péché que Jérusalem : ne pas reconnaître le temps de cette visite. L’heure de la visite c’est quand Jésus vient, n’est pas reconnu, est refusé. Il vient à trois moments : pour corriger, pour entrer en dialogue avec nous et pour s’inviter dans notre maison. Nous pouvons alors faire un examen de conscience : sommes-nous attentifs à ce qui se passe dans notre cœur ? Est-ce que nous entendons ? Est-ce nous savons écouter les paroles de Jésus quand il frappe à notre porte ou quand il nous dit « réveille-toi, corrige-toi, descends, car je veux dîner avec toi » ?
C’est une question importante car, face à nos nombreuses certitudes (Je suis sûr de ce que je fais, je vais à la Messe, …), il faut se rappeler que chaque jour le Seigneur nous rend visite, chaque jour il frappe à notre porte. Jésus pleura non seulement pour Jérusalem, mais pour nous tous. Il a donné sa vie, pour que nous reconnaissions sa visite.
Pense à cette phrase très forte de saint Augustin : « J’ai peur de Dieu, j’ai peur de Jésus quand il passe ; j’ai peur de ne pas le reconnaître ! ». Si tu n’es pas attentif à ton cœur, tu ne sauras jamais si Jésus te visite ou pas !
Méditation à Sainte Marthe, le 17 novembre 2016