L’âme d’adoration, l’âme consacrée, l’âme épouse est une âme saisie par son Dieu, séduite par Lui et qui ne peut plus se laisser séduire, nourrir, combler par aucun autre amour. autre amour.
Couverte, revêtue par le Sang de Jésus, elle est, elle demeure, dans la fraîcheur, la jeunesse du baptême et du sacrement, “hantée” par son Dieu, au long des jours et des nuits parfois.
Elle a comme quitté sa planète, la terre, pour être attirée insensiblement, invariablement, mystérieusement, vers son centre. Elle a changé de centre d’attraction, de gravitation. Sans retour.
Elle devient source d’incarnation dans ce monde, de plus en plus profondément. Et comment s’intéresserait-elle à oins que Lui ? C’est une âme toujours en mouvement, en avant. Attirée sans savoir où elle va, où elle est menée. Elle connaît le terme, mais non les chemins, et peu lui importe. N’est-elle pas toujours et partout avec son Seigneur ?
Elle est toujours comblée et toujours en manque, en souffrance, en désir. Dans une relation, une prière, une présence, un cœur à cœur, un tête à tête toujours renouvelé. Avec l’Amour vivant qui sans cesse l’appelle, l’interpelle, la fascine. En sa présence, rien e lui manque. Elle a tout dans le Christ.
Elle a visé au cœur, au terme. Son amour est sa gloire, sa jalousie. Ses désirs sont ses désirs, Ses peines sont les siennes. Sans cesse on veut comme la ramener à plus bas, on veut la divertir, l’éparpiller, la soudoyer. Sans le vouloir, souvent. Mais l’amour est feu brûlant. Exigence, pureté absolue. L’Amour n’est saisi que par l’Amour. L’Amour veut toujours plus.
Chaque Eucharistie, chaque adoration, chaque prière la replonge dans ce feu. Plus besoin de courir sans cesse, de recourir à mille livres et revues. L’âme d’adoration est partout chez elle. Ce n’est plus elle qui vit, c’est son Seigneur qui vit en elle. L’âme épouse veut Le satisfaire, Le défendre, L’honorer, Le réjouir en tout.
Elle loue pour tous, répare pour tous, intercède pour tous. Elle est contemporaine de son Seigneur. Elle entre dans l’Évangile et en sort transformée. Sans cesse elle est mue par la Trinité, Marie, les anges, les saints, le monde céleste, mais elle meurt elle aussi. Elle ne voudrait plus quitter son Amour si elle le pouvait, tant Sa présence la comble. Elle se console et ne s’endort pas, telle la fiancée du Cantique des Cantiques. Elle brûle de mourir pour Le rejoindre définitivement, sans cesse. Son corps est son port. Elle meurt de ne pas mourir.
Venez, Adorons-le (p. 17-19), Édition Parole et Silence