1er semestre 2015

� la manière dont sont traités les enfants, on peut juger la société.

Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.

 

 

À la manière dont sont traités les enfants, on peut juger la société, mais pas seulement moralement, sociologiquement aussi, si c'est une société libre ou une société esclave d'intérêts internationaux.
Les enfants sont en soi une richesse pour l'humanité et aussi pour l'Église, parce qu'ils nous rappellent constamment la condition nécessaire pour entrer dans le Royaume de Dieu
 : ne pas se considérer comme se suffisant à soi-même mais comme ayant besoin d'aide, d'amour, de pardon. Et tous, nous avons besoin d'aide, d'amour et de pardon !
Même si l'on devient adulte, ou âgé, même si l'on devient un père ou une mère, si l'on occupe un poste de responsabilité, en-dessous de tout cela, demeure l'identité d'enfant. Nous sommes tous des enfants. Et cela nous conduit toujours au fait que nous ne nous donnons pas la vie à nous-mêmes mais nous l'avons reçue. Le grand don de la vie est le premier cadeau que nous ayons reçu. Parfois, nous risquons de vivre en oubliant cela, comme si nous étions nous-mêmes maîtres de notre existence, et au contraire nous sommes radicalement dépendants. En réalité, c'est un motif de grande joie de sentir qu'à tous les âges de la vie, dans toutes les situations, dans toutes les conditions sociales, nous sommes et nous demeurons des enfants.
Ils apportent leur façon de voir la réalité, avec un regard confiant et pur. L'enfant a une confiance spontanée dans son papa et dans sa maman ; il a une confiance spontanée en Dieu, en Jésus, en la Vierge Marie. En même temps, son regard intérieur est pur, pas encore pollué par la malice, par les duplicités, par les 'incrustations' de la vie qui endurcissent le cœur. Nous savons que les enfants aussi ont le péché originel, qu'ils ont leurs égoïsmes, mais ils conservent une pureté et une simplicité intérieures. Mais les enfants ne sont pas diplomates : ils disent ce qu'ils sentent, ils disent ce qu'ils voient, directement. Et bien souvent ils mettent leurs parents en difficulté, en disant devant les autres personnes : 'Ceci ne me plaît pas parce que ce n'est pas beau'. Mais les enfants disent ce qu'ils voient, ce ne sont pas des personnes doubles, ils n'ont pas encore appris cette science de la duplicité que nous autres, adultes, nous avons malheureusement apprise.
D'autre part, dans leur simplicité intérieure, les enfants portent en eux la capacité de recevoir et de donner de la tendresse. La tendresse, c'est avoir un cœur 'de chair' et non 'de pierre', comme le dit la Bible (cf. Ez. 36,26). La tendresse est aussi poésie : c'est 'sentir' les choses et les événements, ne pas les traiter comme de simples objets, juste pour les utiliser, parce qu'ils servent…
Les enfants sourient spontanément et pleurent spontanément. Cela dépend toujours du cœur, et souvent notre cœur se bloque et perd cette capacité de sourire, de pleurer. Et alors les enfants peuvent nous enseigner de nouveau à sourire et à pleurer. Mais, nous-mêmes, nous devons nous demander : est-ce que je souris spontanément, avec fraîcheur, avec amour ou mon sourire est-il artificiel ? Est-ce que je pleure encore ou bien ai-je perdu la capacité de pleurer ? Deux questions très humaines que nous enseignent les enfants.
Les enfants apportent la vie, la joie, l'espérance, et aussi des ennuis. Mais la vie est comme cela. Ils apportent aussi, certainement, des préoccupations et parfois beaucoup de problèmes ; mais il vaut mieux une société avec ces préoccupations et ces problèmes qu'une société triste et grise parce qu'elle est restée sans enfants ! Et quand nous voyons que le taux de naissance d'une société arrive à peine à un pour cent, nous pouvons dire que cette société est triste, qu'elle est grise parce qu'elle est restée sans enfants.

Catéchèse du 18 mars 2011