1er semestre 2015

J'ai cinq enfants, comme j'ai cinq doigts

Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.

 

Les enfants sont un don, ils sont un cadeau. Chacun est unique et irremplaçable et, en même temps, nécessairement lié à ses racines. En effet, être fils ou fille selon le dessein de Dieu signifie porter en soi la mémoire et l'espérance d'un amour qui s'est réalisé précisément en donnant la vie à un autre être humain, original et nouveau. Et pour les parents, chacun des enfants est lui-même, est différent, est distinct.

Ma maman disait de nous : “J'ai cinq enfants”. Quand on lui demandait : “Lequel préfères-tu ?”, elle répondait : “J'ai cinq enfants, comme j'ai cinq doigts. Si on tape sur celui-ci, j'ai mal ; si on tape sur cet autre, j'ai mal. Ils me font mal tous les cinq. Ce sont tous mes enfants, mais tous différents comme les doigts d'une main”. La famille, c'est comme cela ! Les enfants sont différents, mais ils sont tous des enfants.

On aime son enfant parce que c'est son enfant, pas parce qu'il est beau ou parce qu'il est comme ceci ou comme cela. Non ! Parce que c'est son enfant ! Non pas parce qu'il pense comme moi ou qu'il incarne mes désirs. Un enfant est un enfant : une vie engendrée par nous, mais destinée à lui, à son bien, au bien de la famille, de la société, de toute l'humanité.

C'est de là que vient aussi la profondeur de l'expérience humaine d'être fils ou fille, qui nous permet de découvrir la dimension plus gratuite de l'amour, qui n'a jamais finit de nous étonner. C'est la beauté d'être aimés en premier : les enfants sont aimés avant d'arriver. Et cela, c'est la gratuité, c'est l'amour ; ils sont aimés avant leur naissance, comme l'amour de Dieu qui nous aime toujours en premier. Ils sont aimés avant d'avoir fait quoi que ce soit pour le mériter, avant de savoir parler ou penser, et même carrément avant de venir au monde ! Être enfant est la condition fondamentale pour connaître l'amour de Dieu, qui est la source ultime de ce véritable miracle. Dans l'âme de tous les enfants, aussi vulnérables soient-ils, Dieu dépose le sceau de cet amour, qui est à la base de sa dignité personnelle, une dignité que rien ni personne ne pourra détruire.

Audience générale du 11 février 2015