1er semestre 2015

Si on insulte ma mère, coup de poing !

Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.

 

La liberté d'expression est non seulement 'un droit humain' mais 'une obligation' morale. Chacun a non seulement la liberté, le droit, mais il a aussi l'obligation de dire ce qu'il pense pour aider le bien commun.

Pensons à un député, à un sénateur: s'il ne dit pas ce qu'il pense être le vrai chemin, il ne collabore pas au bien commun. Et pas seulement eux, beaucoup d'autres. Nous avons l'obligation de parler ouvertement, d'avoir cette liberté, mais sans offenser. Parce que c'est vrai, on peut réagir violemment. Mais si un grand ami, dit une insulte contre ma mère, un coup de poing arrive!

On ne peut pas provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut pas se moquer de la foi. Chaque religion, qui respecte la personne humaine, a sa dignité. Le pape Benoît avait parlé de cette mentalité post-positiviste, qui finit par conduire à croire que les religions ou les expressions religieuses sont une sorte de sous-culture, qu'elles sont tolérées, mais sont peu de chose, qu'elles ne font pas partie de la culture des Lumières.

Tant de gens parlent mal des religions, s'en moquent, 'jouent' avec la religion des autres. Ils provoquent. Toute religion a sa dignité, toute religion qui respecte la vie humaine, la personne humaine. Je ne peux pas m'en moquer. Et c'est une limite. J'ai pris cet exemple de la limite pour dire que dans la liberté d'expression il y a des limites, comme celle de maman. On ne peut pas insulter la foi des autres. On ne peut tuer au nom de Dieu, c'est une aberration.

 

Aux Philippines, le 15 janvier 2015

(réponses à des journalistes après un attentat à Paris qui a fait 13 morts)