Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
Dans ces derniers jours de l’année liturgique, l’Église nous fait méditer sur la fin des temps : sur une apparence de ce monde, qui disparaîtra, et sur une autre terre, un autre ciel, qui seront transformés. Il est aujourd’hui question de l’écroulement de deux villes : Babylone et Jérusalem.
Babylone était une ville corrompue, qui se croyait maître du monde et de son destin grâce au pouvoir du péché ; elle est devenue le symbole d’une société, d’une culture, d’une personne qui s’éloigne de Dieu et de l’amour des proches, et qui finit par pourrir. On parle aujourd’hui de plusieurs types de corruption, mais la pire est la corruption de la mondanité. Et Babylone tombera.
Jérusalem, en revanche, est l’épouse, la fiancée que le Seigneur aimait tant, mais qui ne s’est pas rendue compte des visites de Dieu et qui a fait pleurer Jésus : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ! » (Lc 13, 34). Et Jérusalem tombera, par distraction en quelque sorte : le Seigneur frappait à sa porte mais elle pensait ne pas avoir besoin du salut, et sa porte restait fermée au Seigneur.
Pensons à nous. Où serons-nous à la fin de notre vie lorsque nous entendrons le « son de la trompette ». Dans quelle ville nous trouverons-nous. Dans celle qui est corrompue ou dans celle qui est distraite ?
Mais dans les deux textes qui parlent de destruction, il est aussi question d’espérance : « Après cela, j’entendis comme la voix forte d’une foule immense dans le ciel, qui proclamait : “Alléluia ! Le salut, la gloire, la puissance à notre Dieu. Ils sont vrais, ils sont justes, ses jugements.” (…) Un ange me dit alors : Écris ceci : “Heureux les invités au repas des noces de l'Agneau” »
Jésus nous invite ainsi à relever la tête. Lorsque nous pensons à la fin de notre vie, avec tous nos péchés, toute notre histoire, pensons au banquet qui nous sera offert gratuitement, et relevons la tête. Pas question de déprimer par conséquent, mais d’espérer. C’est vrai que la réalité est souvent laide – tant de gens qui souffrent, tant de guerres, tant de haine, tant de jalousies, tant de mondanité spirituelle et tant de corruption – , mais tout cela tombera, et nous devons demander au Seigneur d’être prêts pour le banquet qui nous attend, en gardant la tête relevée.
À Sainte Marthe, le 27 novembre 2014