Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.
« Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? » (Lc 17, 7-8)
Cela semble un peu exigent, un peu dur, et l’on pourrait presque suggérer à ce serviteur d’aller trouver son syndicat pour demander conseil sur la meilleur manière de s’en sortir avec un tel patron. Mais le service demandé est total, comme celui de Jésus, qui se présente comme celui qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir.
Un chrétien qui reçoit le don de la foi au baptême mais n’emprunte pas le chemin du service, devient un chrétien sans force, sans fécondité, un chrétien pour lui-même, pour se servir et s’accorder des avantages à lui-même. Il ira sûrement au ciel, mais quelle vie triste !
Nous pouvons nous éloigner de ce chemin de service par paresse, comme ces jeunes filles qui attendaient l’époux sans se soucier de l’huile dont elles avaient besoin pour leurs lampes. La paresse, qui rend le cœur tiède, nous porte à la commodité, à l’égoïsme. De nombreux chrétiens agissent ainsi : ils vont à la Messe mais dans le domaine du service ils s’engagent jusqu’à un certain point. Or quand je parle de service, je veux dire “tout” : servir Dieu dans l’Adoration, dans la prière, dans la louange, service envers le prochain, service jusqu’au bout. Jésus y va fort, et il nous dit que lorsque nous aurons fait tout ce qui nous a été commandé, nous devons dire : “nous sommes des serviteurs inutiles”. Il faut donc rendre un service gratuit, sans rien demander.
À Sainte Marthe, le 11 novembre 2014