2ème semestre 2014

Le parfum de la pécheresse

Le texte qui suit est tiré
de la prédication orale du Saint Père.
Ses propos ne sont donc pas textuels.

 

« Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. Survint une femme de la ville, une pécheresse. Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum. En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : “Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse”. » (Lc 7, 36-39)

Le lieu privilégié pour rencontrer le Christ, ce sont nos propres péchés.

Celui qui avait invité Jésus à sa table était d’un certain niveau, cultivé, un universitaire peut-être… Il voulait écouter la doctrine de Jésus car en bon intellectuel, il était inquiet, il voulait en savoir un peu plus. Il ne devait pas être méchant, tout comme les autres qui se trouvaient à sa table. Jusqu’à ce que cette femme fasse irruption, une femme mal élevée en somme, qui entre là où elle n’est pas invitée, une femme sans culture ou alors qui ne la montre pas : elle entre et fait ce qu’elle veut, sans s’excuser, sans demander la permission. Et Jésus laisse faire.

Le pharisien, lui, n’est pas une mauvaise personne, mais il n’arrive pas à comprendre le geste de cette femme. Peut-être avait-il oublié comment on caresse un enfant, comment on console une grand-mère. Il avait ses théories, ses pensées, sa manière de gouverner – peut-être était-il un conseiller des pharisiens –, mais il avait oublié les premiers gestes de la vie que nous avons tous commencés à recevoir de nos parents dès notre naissance. Au fond, il n’était pas dans le réel.

L’évangile ne nous dit pas la fin de l’histoire pour cet homme, mais il nous dit clairement comment ça s’est terminé pour cette femme : “ Tes péchés sont pardonnés. ”. Une phrase qui scandalise les invités, mais Jésus continue sa pensée : “ Va en paix. Ta foi t’a sauvée ! ” Il ne dit cette phrase qu’à la femme, parce qu’elle a réussi à pleurer ses péchés, à confesser ses péchés, à dire “ je suis une pécheresse ” ; il ne le dit pas aux autres, qui n’étaient pas méchants, mais qui pensaient qu’ils n’étaient pas pécheurs ; ils pensaient que les pécheurs étaient les autres : les publicains et les prostituées.

Voilà donc l’enseignement à retenir : le salut n’entre dans nos cœurs que lorsque nous ouvrons notre cœur à la vérité de nos péchés. Aucun de nous n’ira refaire le geste de cette femme, car il s’agit d’un geste culturel de l’époque, mais nous pouvons tous pleurer, ouvrir notre cœur et dire : Seigneur, sauve-moi !

 

À Sainte Marthe, le 11 septembre 2014