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Il vaut mieux viser la perfection et la manquer, que viser la médiocrité, et l'atteindre !
Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie (Jn 14,28) Avant même de chercher à comprendre le contexte et ce que veut précisément dire Jésus à ce moment, laissons déjà résonner pour eux-mêmes ces quelques mots tout simples : Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie. Les laisser résonner fait grandir un désir : oui, Seigneur, nous voulons t’aimer, nous voulons être dans la joie. Alors, peut-être pouvons-nous nous demander si nous sommes dans la joie, ou si nous n’y sommes pas. Nous pouvons nous le demander en général. Nous pouvons nous le demander dans les divers aspects notre existence. Où suis-je dans la joie ? Où manque-t-il cette joie ? Quels sont les domaines pour lesquels mon cœur est bouleversé, inquiet ? Ce serait donc plus particulièrement dans ces domaines qu’il me faudrait entendre cette interpellation : si vous m’aimiez.
Une autre question que nous pouvons nous poser serait de savoir ce qu’elle signifie cette affirmation. Que veut dire “aimer le Christ” ? Que voudrait dire ne pas l’aimer pour nous qui voulons le suivre ? Est-ce possible ? Je ne crois pas que Jésus oppose à ses disciples un quelconque reproche moral. Pierre saura le lui dire plus tard : tu sais tout, tu sais bien que je t’aime (Jn 21,15). Nous aussi nous l’aimons, là n’est pas vraiment la question. Mais notre amour humain est partiel, incomplet. Il est sur un chemin de croissance, il a besoin d’être guidé et éclairé. Alors pourquoi cette parole : si vous m’aimiez…
Ne se pourrait-il pas que Jésus nous invite ici à l’aimer pour lui-même et non pas pour nous-mêmes ? À ce moment de l’évangile, les apôtres sont inquiets et effrayés. Si ce n’était pas le cas, Jésus ne leur commanderait pas le contraire. Ils sont effrayés à cause des prochains événements de la passion et nous comprenons bien qu’ils le soient. Ils sont effrayés parce qu’ils aiment Jésus pour ce qu’ils ont saisi de lui, ils raisonnent à la manière du monde et ce qui vient est dramatique et effrayant.
Il faut donc accueillir la paix que Jésus donne, mais pas à la manière du monde. Il leur faut apprendre à accueillir dans la foi la révélation que Jésus fait de ce qui va venir. Cela les dépasse, c’est bien normal. Mais, pour aimer vraiment le Christ, il leur faut faire ce pas, accueillir dans la foi son être et l’accomplissement de sa mission de salut dans les événements de la Passion. Ainsi, peut-être n’aiment-ils pas assez Jésus parce qu’ils ne le connaissent pas encore vraiment. Le temps viendra.
Pour accueillir la paix, la joie que nous donne le Christ, pour l’aimer vraiment, nous pouvons lui demander de se révéler toujours davantage à nous, nous pouvons, dans notre contemplation de sa parole, chercher à discerner toujours plus nettement le visage de Jésus. Alors, nous pourrons mieux l’aimer, alors grandiront notre paix et notre joie.