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Aucun arbre ne croit en un jour, aucun ne tombe du premier coup !
En cette veille de Pentecôte, la liturgie nous donne à méditer la fin des deux Livres que nous avons lus une partie du Temps Pascal : Les Actes et l’Évangile de Jean. Les deux se terminent de façon un peu abrupte. Le premier nous a fourni de précieux détails sur la progression de la Mission chrétienne, et s’achève avec l’arrivée de Paul à Rome ; le second, nous livre l’expérience unique de celui qui vit et crut [Jn 20/8], mais dont on aurait aimé en apprendre encore plus. Bien sûr, le disciple « compagnon de la première heure » n’avait pas la puissance de nos ordinateurs – ou l’aide de l’I-A – pour rédiger et stocker tous ses souvenirs. Mais pourquoi s’être limité à cette petite vingtaine de chapitres et qu’a-t-il jugé bon de nous transmettre ou de garder pour lui ?
Ce questionnement de « moderne » est vain, si nous en revenons au fondement de la Révélation Divine, tel que le Concile Vatican II nous l’a rappelé : - « Les réalités divinement révélées, que contiennent et présentent les livres de la Sainte Ecriture, y ont été consignées sous l’inspiration du Saint Esprit. » [Dei Verbum : §.11]. Dès lors, il nous faut lire, relire la Parole de Dieu, le cœur et l’esprit ouverts à ce que le Saint Esprit est toujours prêt à nous y faire découvrir.
En effet : À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses [Hébreux 1/1-2]. En Lui, « Dieu nous a tout dit » et « il n’y aura pas d’autre parole que celle-là ». Il serait « fou », enseigne le Catéchisme en citant saint Jean de la Croix, celui qui réclamerait de nouvelles révélations [Catéchisme de l’Eglise Catholique : §.65].
Pour nous aider, « Dieu a rendu brève sa Parole, il l’a abrégée » , selon l’expression d’Origène, au point de devenir un petit enfant. C’est dans l’intimité du Verbe incarné qu’il a entendu et vu [1 Jean 1/3], que saint Jean nous invite à entrer au fil des pages de son Évangile. Le format « réduit » de son œuvre, aussi frustrant soit-il, n’enlève rien à sa profondeur. À sa lecture priante nous pouvons, nous aussi, symboliquement appuyer notre tête sur la poitrine du Christ [ Jn 13/25], et suivre l’exemple de son auteur en nous laissant « guider par l’Esprit Saint afin de pouvoir aimer toujours plus la Parole de Dieu » [Exhortation post-synodale Verbum Domini : §.5].