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L'ours en peluche : petite chose douce spécialement conçue pour jouer un rôle essentiel dans un monde si peu enclin aux câlins.

Des quatre évangélistes, saint Luc est le seul à offrir le beau récit de la rencontre entre Marie et Élizabeth. Après qu'elle ait reçu l'annonce étonnante portée par un Ange de Dieu, l'humble fille de Nazareth se rend dans une ville Galilée, visiter sa cousine Élizabeth.

Celle-ci en est au sixième mois d'une grossesse elle aussi inattendue, et à la vue de Marie qui la salue tout simplement, elle ressent les bondissements joyeux de l'enfant qui est en elle et se laisse visiter par le souffle bienveillant et imprévisible de l'Esprit Saint.

Pareil au roi David qui exprimait sa joie par la danse alors que l'Arche d'Alliance entrait dans la Cité, l'enfant que porte Élizabeth tressaille et bondit, mû par une indicible émotion, lorsque s'avance l'Arche de la Nouvelle Alliance.

Élizabeth, transportée par l'Esprit, saisit à quel point cet instant est précieux et sacré, et confesse le mystère : Marie qui la visite, n'est autre que « la mère de son Seigneur ». Élizabeth comprend, par le tressaillement intérieur qui l'ébranle, ce que sa jeune cousine ne lui a pas encore dit : les entrailles de Marie portent un fruit béni, un fruit qui s'offrira au monde ; dès lors, elle est elle-même bénie entre toutes les femmes, et heureuse par sa foi qui la rend totale disponibilité à l'action de l'Esprit Saint en elle.

Marie entonne alors son chant ; elle en fait le don à Élizabeth qui peut s'émerveiller à ses côtés ; elle l'invite à se laisser entraîner dans son chant de pure exultation. La visite de Marie à Élizabeth devient chant et émerveillement, louange au Dieu qui se penche sur son humble servante, qui déploie la force de son bras, et dont la miséricorde s'étend à tous les âges.

En cette fête de la Visitation, laissons le tressaillement de l'enfant, l'émotion d'Élizabeth et le chant de Marie nous rejoindre et nous réjouir. Laissons la joie de l'Évangile nous visiter, et changer nos peurs en confiance, nos doutes en paix profonde, nos replis en esprit de charité.